Une écriture magnétique

 

                                                                        


Franck Bouysse

Buveurs de vent

Albin Michel

392 p

Pour cette première chronique de l’année 2021, nous vous proposons un roman inclassable, magnétique qui fut couronné du prix Jean-Giono. N’ayant pas lu : Né d’aucune femme (Manufacture des livres), autre roman qui reçut une pluie e d’éloges, je découvre donc l’auteur Franck Bouysses. Avec Buveurs de vents, ceux et celles qui aiment la poésie, les histoires de familles et plus encore la nature, aussi dangereuse soit-elle parfois, trouveront « chaussure à leur pied ». C’est lentement comme dans les romans de Pagnol ou de Giono que nous faisons connaissance avec quatre enfants, nés au Gour Noir, une vallée coupée du monde . Mabel en grandissant va ensorceler les hommes du village, Matthieu qui entend parler les arbres, tandis que Marc trouve la survie dans les livres avec les cerfs, et Luc, le plus fragile de tous, communique avec les insectes, les grenouilles et les cerfs. Venant d’une famille dysfonctionnelle, le père marqué par des années de guerre est un «  taiseux  » qui malheureusement use de violence, tandis que la mère bigote jusqu’au tréfonds de son âme a décroché de son rôle.

Sombre vallée, espoir possible

Au cœur de cet endroit reclus, Joyce, le patron implacable de la centrale hydroélectrique domine la vie des habitants. Aussi fuyant que le vent, genre de « scrooge » des temps modernes, il a épousé par contrat la plus belle fille du village, sans toutefois vivre avec. Entouré de sbires qui contrôlent peu ou prou les allées et venues de tout un chacun, personne ne peut résister à son emprise.  Chez Bouysses, nous retrouvons la plume de Robert Louis Stevenson, la densité des personnages de Balzac et plus encore, l’écriture foudroyante : «  Luc marchait le long de la rivière à la recherche du criquet. Il demandait aux animaux rencontrés s’ils ne l’avaient pas vu, mais aucun ne semblait le connaître. (…) Il fixait des yeux un nuage, s’amusant à le modeler en une forme animale encore indéterminée ». Pour s’évader, faites connaissance avec ces mondes empreints de poésie et de mystère, puis vous m’en donnerez des nouvelles !  

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