Black Program tome 2 : Du rififi sur la planète rouge.

                                                                              


 Par Robert Laplante

C’est connu. je suis un admirateur de Bruno Brazil. Je suis un admirateur depuis ce jour de 1977 où je mettais pour la première fois le nez dans Sarabande à Sacramento. 1977 une année importante pour ma culture bédé, l’année où la bibliothèque de l’école secondaire que je fréquentais avait acquis la collection du héros de Michel Greg et de William Vance. Depuis j’ai relu la série plus d’une fois et toujours avec le même plaisir.


                                                     


Inutile de dire que j’étais très enthousiaste quand j’ai appris qu’après plusieurs décennies de silence radio le célèbre espion aux cheveux blancs et les membres survivants de son Commando Caïman reprenaient du service sous la plume cette fois-ci de Bollée et d’Aymond. Et comme un vieil ami qu’on retrouve par hasard après plusieurs années de séparation, la connexion entre nous deux s’est faite rapidement comme si nous nous étions quittés la veille.

J’attendais donc avec impatience ce second chapitre de Back Program. Rappelons rapidement l’histoire. En 1977, à peine remis des terribles épreuves de la désastreuse dernière mission à Madagascar, les survivants du Commando Caïman doivent enquêter sur une série d’assassinats qui touchent leurs pires ennemis. Les pistes les mènent à la NASA. L’agence spatiale américaine semble avoir orchestré une mission secrète sur mars qui aurait mal tourné. Qu’est-ce que la Nasa et la mission sur Mars ont à faire dans cette conspiration ? C’est ce que Brazil et ses collègues devront découvrir.

j’avais beaucoup aimé le premier tome de Black Program. L’album reprenait les grandes qualités scénaristiques de Greg. Greg qui savait raconter comme pas un une bonne histoire d’espionnage punchée. Et même si à l’occasion il tombait un peu dans l’exagération il reste que toutes les enquêtes de Brazil restaient plausibles dans un monde déchiré entre l’Ouest et l’Est.

                                                         


Mais je ne sais pas pourquoi j’ai moins embarqué dans ce nouvel opus. Et ce n’est pas une question d’efficacité narrative. Au contraire, le scénario de Bollée est solide et respectueux de l’univers Brazil. C’est encore moins une question d’efficacité graphique parce que le dessin d’Aymond se moule à merveille dans celui de Vance. Non, ce qui m’a un peu dérangé c’est cette histoire de conquête martienne. Elle me semble plus propice à une bédé de Luc Orient ou de Bob Morane qu’à une de Bruno Brazil.

Comprenez-moi bien, si les astronautes avaient visité Alpha du Centaure comme la famille Robinson dans Lost in Space, Uranus, Neptune, Venus ou n’importe quelle planète je me serais laissé séduire. Mais j’ai de la difficulté à croire en une civilisation martienne qui serait restée cachée de nos télescopes les plus puissants. Et c’est sans compter sur certains éléments scénaristiques qui m’ont étrangement fait penser à la Femme de l’Astronaute, et à Space le 9e épisode de la première saison des X-Files.


                                                 


Ça n’enlève rien aux grandes qualités de cette nouvelle aventure, mais il reste que j’aime mieux quand Bruno Brazil reste dans la réalité et qu’il lorgne moins du côté de la science-fiction.

Bref j’ai quand même eu du plaisir à lire sa nouvelle aventure même si le charme n’était pas le même. C’est peut-être la guigne de la seconde rencontre, qui sait ?

Bollée, Aymond, Les nouvelles aventures de Bruno Brazil, Black Program tome 2, Le Lombard.

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Les bandes dessinées de l’année 2023

Du grand Ken Follett

Les coups de coeur de l’année 2023