Attention, chef d’œuvre

 

                                                                     

Herbert Lieberman

Nécropolis

Collection Points/ Seuil

503 p

En 1977, les passionnés de romans policiers voyaient apparaitre dans leur collimateur, la silhouette du docteur Konig, sous la plume du romancier à succès Herbert Lieberman. À notre humble avis, ce roman réédité quatre fois en format poche dont la dernière mouture qui vient d’atterrir chez les libraires est essentielle pour la compréhension du genre policier. Avec ce légiste, plus « grand que nature » et si humain, pour reprendre une expression consacrée, Lieberman a tout simplement écrit un chef-d’œuvre au noir qui a influencé plusieurs générations d’écrivains, dont Kathy Reichs (Bones). Nécropolis, c’est aussi : New York qui a certainement changé depuis ces années de plomb, mais pas tant que cela. Héroïne à part entière de cette fresque qui vous prend littéralement aux tripes, sans pourtant faire de mauvais jeux de mots, nous vivons en tant que lecteur au cœur de la ville, mais certainement pas celle des beaux quartiers.

Le patron

En relisant ce classique, parfois, cela nous permet de mette un eu notre expérience de lecteur en perspective, nous pourrions établie certains liens avec : Un grand patron du romancier Pierre Very (1951).

                                                              

 Dans les deux cas de figure, ces personnages exercent un magistère imposant, sont toujours la référence et se noient dans leur travail pour oublier que leur vie  est bancale. Paul Konig souffre encore du départ de sa femme emporté par un cancer, vit dans une maison aux allures de mausolée et sa fille, Lolly, aux mains de ravisseurs cupides. Au fil des chapitres, Konig s’abrutit dans son travail, traite des milliers en cas, donne des cours et plaide au tribunal. Aussi étrange que cela puisse paraitre, la morgue est son refuge, le dernier endroit, lieu de toutes ses pensées en cas de désespoir. Veillant au grain, il soutient celui qui lui succèdera, tiens tête à l’adjoint du maire qui essaie de «  le faire tomber » pour une sinistre histoire de trafics de cadavres. C’est un roman bouleversant, avec un personnage attachant, érudit comme le fut Sherlock Holmes à son époque et mieux, encore, comme l'expert en homicides bien de chez nous : Wilfrid Derome (il vous faut relire la biographie de Jacques Côté).

                                                      

Emportez Nécropolis dans vos bagages estivaux, vous ne serez pas déçus.