Mathilde : elle flingue !

 

                                                      

Pierre  Lemaitre

Le serpent majuscule

Albin Michel

336 p

Quoi, un Pierre Lemaitre, comme suggestion de lecture estivale ? Que oui. Bien avant la trilogie de : Au revoir, là-haut 

                                           

qui remporta le prix Goncourt, de multiples prix sans oublier le film du même nom aussi remarquable, Pierre Lemaitre fit des premiers pas dans le monde du polar. À ceci près, que ce petit bijou que vous allait tenir entre vos mains (1985), ne fut jamais proposé à un éditeur. Pour bien marquer le coup et avec une préface de l’auteur qui s’explique un tout petit peu, vous allez découvrir de quel bois se chauffait un jeune auteur de trente ans. Si vous avez aimé les dialogues de Michel Audiard (Parle à mon colt, ma tête

est malade )  la critique parfois cinglante de la vie des petits pavillons de banlieue et plus encore, une héroïne que rien ne dérange ou presque, cette nouveauté est pour vous.

Le travail de dame Mathilde.

Ancienne résistante décorée qui a fièrement combattu sur le terrain, Mathilde s’est par hasard recyclée, après le décès de son mari. Plus qu’un porte-flingue, elle vise juste, ne craint rien, a le sens de l’observation ainsi que de la répartie. Elle travaille pour une mystérieuse organisation, dont son contact direct Henri fut une ancienne flamme en temps de guerre.  À 63 ans, Mathilde aime son chien, sa petite vie et ne veut surtout pas d’intrus qui irait fouiner dans sa vie. Lors d’un contrat, notre bonne tueuse à gages, somme toute pas si aimable que cela, commettra un léger impair. Pierre Lemaitre va donc en profiter pour dresser des portraits, certainement ce qu’il sait faire de mieux autour d’une intrigue pas si légère que cela, qui annonce, bien des années avant, la venue de Léon (Luc Besson).

                                                       

Un roman noir, parfois de  mauvais gout avec des personnages pittoresques : un voisin casse-pied, un policier qui mange des cacahouètes, des hommes de main qui vont passer dans le tordeur. Bref, c’est Tarantino avant l’heure.