Mon petit village
Douve
De Victor Guilbert
Hugo/Thriller
298
p
Souvent, lors d’une
petite ballade, nous traversons de petits villages. Que ce soit au restaurant
du coin ou à l’épicerie, tout le monde se connait et les histoires de famille n’ont
plus aucun secret ou presque. Comme les vacances approchent, nous vous
recommandons fortement de glisser dans vos bagages ce polar régional qui
illustre fort bien la vie d’un petit village. Jamais trop violent, soutenu par
une intrigue complexe " à la Simenon ", l’auteur Victor Guilbert,
homme de théâtre et de sketchs fait une belle entrée dans le roman psychologique.
Un
village perdu
Douve n’existe en soi
sur aucune carte routière. Perdu dans le Massif central, ce petit village est
le cœur même du roman. De père en fils
et de mère en fille, presque tous les habitants ont travaillé pour la centrale
hydroélectrique, mal entretenue qui empoissonna, bien des habitants, parce que
plomb s’écoulait des bassins. Hugo Boloren, fils de Douve est policier à Paris,
comme le fut son père à Douve. Apprenant qu’un meurtre a été commis dans son
patelin, il décide, on ne sait trop pourquoi, d’aller enquêter. En fait oui, il
devine pourquoi. Quatre décennies passées, une famille fut massacrée et un
médecin irlandais fut suspecté. Dans cette histoire sans fin brillamment
menée, l’auteur à la manière d’un procès-verbal nous décrit la chape de plomb
qui pèse sur ce village presque « maudit ».Si personne ne veut entendre
parler du passé, tout le monde sait qu’un jour ou l’autre, des langues vont se
délier. La mère, journaliste avant l’heure, aura tenu un journal qui décrit
fort bien, les us coutumes de chacun, et ce meurtre qui couta presque la vie à
son mari. Au fil de l’enquête, le fils qui ne se prend pas pour un prodige découvrira,
ces haines, faites de petits riens, l’intelligence parfois maléfique de certains
reclus qui n’ont jamais pu s’exprimer, ni raconter leur vérité. Un roman
astucieux, angoissant qui se déploie comme une poupée russe.
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