La Moïra : Elle danse avec le loup.
Par Robert
Laplante
Parmi les
auteurs français que j’aime particulièrement, il y a Henri Loevenbruck. Je
garde de bons souvenirs du Rasoir d’Ockham et des Cathédrales du vide,
deux thrillers particulièrement efficaces. Il faut dire qu’avec sa
plume efficace et son sens de la narration le Parisien avait tout pour séduire
les amateurs de ce genre.
Mais ce
n’est pas tant dans le domaine du thriller que Loevenbruck a fait sa marque que
dans celui de la fantasy. Son cycle du loup composé des trilogies La Moïra
et Gallica a particulièrement marqué l’imaginaire des amateurs de
fantasy francophone. Mais pas juste francophones puisqu’il a été traduit en 12
langues et vendu à plus de 300 000 exemplaires.
La Moïra, raconte
les aventures d’Aléa une adolescente des rues qui découvre lors d’une triste
errance le cadavre d’Ilvain le Samildanach, membre très puissant du Conseil des
Druides de Gaelia. Pour la jeune adolescente commence alors une suite de
péripéties qui vont la mener au cœur des intrigues de ce petit monde
fantastique qui sent bon les légendes bretonnes et celtiques
Trilogie culte
qui a inspiré plusieurs auteurs francophones, le cycle de La Moïra connait
maintenant une vie en bande dessinée chez Glénat. Pour bien servir toute la
richesse des trois romans de Loevenbruck l’éditeur grenoblois a confié la
responsabilité de l’adaptation a un talentueux duo : Lylian et Raka. Il
faut dire que Lylian en avait impressionné plus d’un avec son adaptation bédé
de l’excellent roman de Pierre Bottero, Ellana - La Quête d’Ewilan. Il était donc la personne toute désignée pour
revisiter les écrits de Loevenbruck.
Mais on peut
être le scénariste parfait pour adapter en bande dessinée, un roman ne garantit
pas sa réussite. Faut-il encore trouver le dessinateur parfait pour traduire en
image les mots, le rythme et l’univers d’un romancier. Surtout quand, comme
Loevenbruck, il raconte des histoires qui se déroulent dans un monde
fantastique qui n’a pas de commune mesure avec le nôtre.
Heureusement
pour nous, et pour lui aussi, Lylian peut compter sur le brio de
l’illustratrice italienne Raka dont c’est la première bande dessinée chez un
éditeur francophone majeur. On peut même dire que les deux collaborateurs, font
flèche de tout bois. On a l’impression qu’ils se connaissent depuis toujours
tant ils se complètent. Ensemble ils traduisent avec succès l’univers de
Loevenbruck. On pourrait presque se croire dans cette ile du XIIe siècle,
résolument irlandaise, déchirée entre le christianisme triomphant et les
anciennes religions qui tentent de séduire les hommes pour rester vivantes dans
leur mémoire.
Repéré par
l’éditeur grâce à ses bandes dessinées autopubliées et ses illustrations sur
Internet, Raka nous en met plein la vue avec son style léché, un brin irréel et
sa mise en page dynamique qui met en valeur le rythme scénaristique. Autant
Lylian adapte admirablement le roman, en gardant l’essence de l’esprit et du
style Loevenbruck, autant elle l’illustre majestueusement.
Et que dire
des couleurs de Sébastien Bouet. Ce dernier trouve les nuances parfaites et le
ton exact pour plonger cette ile aux sonorités celtes et irlandaises dans un
climat de mystère presque féérique. Le climat parfait pour nous transporter
dans cette quête au parfum des légendes ancestrales qui bercent la culture
occidentale.
Même si je
n’ai jamais lu, le Loevenbruck auteur de fantasy, j’ai plutôt lu ses thrillers.
L’ayant interviewé plusieurs fois, j’ai reconnu dans cette adaptation, sa
signature et ses grandes qualités de conteur.
Et soudainement j’ai envie de lire les romans
qui composent son cycle.
Lylian,
Raka, d’après les romans d’Henri Loevenbruck, La Moïra, tome 1
Le loup et l’enfant, Glénat.
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