Révolte populaire
Le
roi des vagabonds
De
Bea Davis
Et
Patrick Spat
Dargaud/Seuil
154
p
Disparu dans les limbes et la fureur d’une guerre qui embrassa l’Europe entre 1939 et 1945, le nom de Gregor Gog vous est probablement inconnu. Comme vous, j’ai découvert la vie mouvementée de celui qui devint : Le roi des vagabonds, fondateur aussi de : La confrérie internationale des vagabonds en 1927.
Entre la bande dessinée et
le livre d’histoire, cette nouveauté nous plonge dans un monde en ébullitions,
en pleine république de Weimar. Cette république, agitée par les soubresauts de
l’après-guerre, celle de 1914-1918 fut particulièrement malmenée, malgré les minces
espoirs d’une vie meilleure. Humaniste, croyant à un « paradis qui commence
là où meurt le bourgeois », la vie de Gregor Gog fut fascinante.
Mendiant,
pas tout à fait
Refusant de vivre entre quatre murs et révolté bien jeune par l’expiration des ouvriers, il s’embarqua comme marin. Profondément pacifiste, il refusa de tirer sur qui ce soit, y compris lors des exercices militaires… pour la marine. Renvoyé pour insubordination et emprisonné pendant 1 an, il commença une vie d’errance. Bien avant, le » Flower Power », il connut les communes, se nourrissant avec des amis des écrits de Bakounine, Lénine, et rêvant d’un monde meilleur. Bien avant la crise de 1929, mendiants, sans-travail et exclus formaient un lourd contingent dans les rues de Berlin. Souhaitant canaliser cette énergie et voulant sortir de la pauvreté ces malheureux et malheureuses, il commença à bloquer les rues et décréta une « grève générale à vie ». Dans la mire des autorités qui étaient devenues nazies, il fut interné dans un camp de travail, avant que de sinistre mémoire, cela devienne des camps de concentration.
Tout en noir et blanc, avec juste ce qu’il faut d’ombrage, cette
bande dessinée historique, amplement documentée est marquée par le sceau de du désespoir,
avec moult désillusions, comme le paradis des travailleurs de Staline. Anarchiste
au grand cœur, humaniste affrontant le danger ainsi que quelques grands patrons
qui ne veillaient qu’à leur intérêt, au mépris d’affamés, cette histoire oubliée
devrait trouver une niche dans les cours de sociologie.
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