Goldorak, le retour du formidable robot des temps nouveaux

 

                                                             


Par Robert Laplante

Il traverse tout l'univers

Aussi vite que la lumière

Qui est-il ? D'où vient-il ?

Formidable robot

Des temps nouveaux

Hey! Hey! Vous avez tous reconnu le thème, chanté par Nathalie Simard ici, et Noam en Europe francophone, des aventures de « ce merveilleux génie de l’infini » Goldorak.

                                                    


 Bon, j’avoue le prince Actarus, son « invincible robot des temps nouveaux » et toute sa ribambelle de résistants n’ont jamais été ma tasse de thé. Je ne suis pas de la génération Goldorak même si par curiosité j’en ai écouté quelques épisodes. J’étais déjà trop vieux, pour lui. J’avais presque 15 ans quand, en septembre 1978, TVA commença à diffuser ses exploits, bref il ne m’avait pas marqué. 

Pas plus qu’Albator ou le Capitaine Flam. Alors, vous dire que j’étais fébrile à l’annonce de son grand retour, 46 ans après sa première apparition sur les ondes de Fuji TV, ça serait mentir. J’étais beaucoup plus indifférent, avec un soupçon d’incompréhension, qu’enthousiaste. Ce qui est normal après tout puisque je ne faisais pas partie du public cible. Pour moi il n’était pas un héros marquant de mes vertes années. Il n’était pas un vieux copain que j’avais perdu de vue, mais dont je gardais d’excellents souvenirs et beaucoup de tendresse. En un mot comme en mille la nostalgie n’allait pas avoir d’emprise sur moi puisque je n’avais aucune affection pour lui.


                                  


Eh bien vlan dans les dents, le damné robot m’a conquis. J’avais beau croire que j’étais insensible à ses charmes. J’avais beau n’avoir que des souvenirs enfouis au plus profond de ma mémoire, quelques bribes de la chanson thème, que nous parodions souvent avec des potes au secondaire, et son fameux cri « fulgoropoing », la nouvelle adaptation bédé, m’a quand même littéralement scotché.

Il faut dire que la création de Gö Nagai ne pouvait rêver de meilleurs repreneurs que Xaver Dorison et le trio de dessinateurs Denis Bajram, Brice Cossu et Alexis Santenac. Un quatuor de choc qui connaissait très bien Goldorak et qui a pu bénéficier de l’appui d’une maison d’édition qui leur a donné carte blanche et le temps nécessaire pour mener à bien cette épopée « goldorakesque. »

Avec Dorison et ses complices, l’éditeur ne pouvait pas se tromper. Le premier est un de mes scénaristes préférés. À chaque nouvelle parution, il réussit à me surprendre, à me captiver et à me réjouir. Si un jour je me réincarne en scénariste, je veux être Xavier Dorison.

S’il m’impressionne toujours c’est qu’il a le chic, que dis-je le génie, de collaborer avec des dessinateurs talentueux. Des dessinateurs brillants qui savent non seulement traduire parfaitement les subtilités de ses scénarii, mais qui les rendent encore plus efficaces. Comme si c’était possible.

C’est exactement ce que font Bajram, Cossu et Santenac. Le trio propose un trait et une mise en scène tout en dynamisme, en rythme, en intelligence et en efficacité. Il n’y a rien de superflu dans leur interprétation de l’histoire imaginée par Dorrison et Bjaram. Non rien de superflu. Au contraire tout est mis au service de la narration très cinématographique des deux « storytellers. ».


                                    

Parce qu’effectivement, il y a un côté très 7e art dans ce grand retour. J’avais l’impression, tout au long de ma lecture, d’être au cinoche à regarder avec délice, plaisir et jouissance un film de science-fiction catastrophe haletant, aux nombreux rebondissements, aux coups de théâtres accrocheurs et aux personnages plus grands que nature, presque messianiques. Le tout raconté avec une finesse d’écriture autant scénaristique que graphique.

Loin de revoir ce Goldorak de mon adolescence qui me laissait froid. J’ai plutôt renoué avec le même ravissement que j’avais lorsque j’ai visionné pour la première fois le tout premier Star Wars, celui qui deviendra plus tard l’épisode numéro 4, et l’Indiana Jones initial.

Parmi mes BD préférées de Dorison, il y a Long John Silver. Normal, je suis un amateur de L’Ile au trésor de Stevenson. Mais pas loin derrière il y a maintenant son Goldorak.

Alors oui, les auteurs de ce nouveau Goldorak ont réussi, et ce, dès les premières pages, à faire tomber tous les préjugés et toutes les appréhensions qu’un vieux grognon à qui on ne la fait pas comme moi avait.

Une magnifique bédé pour clore l’année 2021. On se revoit au début de 2022. D’ici là, passez de joyeuses fêtes pleines de bandes dessinées, de polars et de musiques de Noël de Charlie Brown.


                                      


Dorison, Bjaram, Cossu, Sentenac, Guillo d’après les personnages crées par Gö Nagai, Kana.

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