SuperGroom, Les olympiques de la terreur.

                                                                 


Par Robert Laplante

Oubliez Hunger Games,

                                                         


Survivor et autres Battle Royale


                                                     


Omettez-les! Aucune des épreuves que les participants de ces productions ont vécues ne peut se comparer à celles que doit endurer SuperGroom dans La guerre olympique, la toute nouvelle aventure du plus célèbre superhéros «groomesque» de la bande dessinée.

C’est d’ailleurs cette soudaine renommée qui lui pose des problèmes. Manifestement, il est très populaire. Il est peut-être même le superhéros plus apprécié d’Europe. Son nom est sur toutes les lèvres et tout le monde s’intéresse à cet irrésistible défenseur de l’environnement autant fragile que chanceux. SuperGroom bien sûr pas l’atmosphère.

Hélas cet amour du public est coûteux à endosser. Aussi lourd que son identité mystérieuse. Parce que pour ceux qui ne le savent pas aussi SuperGroom c’est Spirou. Oups, je viens de dévoiler son plus grand secret. Bref notre groom adoré se sent autant emprisonné par cette nouvelle image que par son ancienne. Celle qu’il portait quand il était encore un aventurier.


                                           


Mais il n’est pas écroué au sens figuré, il l’est aussi au sens propre. Il a été enlevé par le B.A.D.A.S.S, une mystérieuse organisation secrète aux desseins occultes. Ces derniers désirent le faire participer à La guerre olympique, une cruelle téléréalité où s’affrontent les meilleurs superhéros de la planète. Et comme dans toute bonne téléréalité qui se respecte, tous les coups sont permis, surtout les plus vicieux. Qu’est-ce que les producteurs ne feraient pas pour augmenter les cotes d’écoute.

2e opus de SuperGroom, la nouvelle mouture du vénérable Spirou, signé Vehlmann et Yoan. La guerre olympique est un véritable délice scénaristique ainsi que graphique. Peut-être échaudé par les réactions des aficionados de Spirou qui leur ont fait la vie dure quand ils animaient ses aventures, SuperGroom est une relecture audacieuse du héros trop parfait des éditions Dupuis. Une relecture oui, mais encore une démolition en règle.

Mais on n’aurait tort de n’y voir que ce dernier aspect. SuperGroom c’est aussi la renaissance de Spirou. Comme si avec cette nouvelle identité, les auteurs retrouvaient le plaisir de raconter ses histoires. Il faut reconnaître que son univers et sa personnalité étaient plutôt figés, presque sacralisés, depuis plusieurs décennies. De quoi décourager plus d’un auteur. C’est peut-être, ce qu’avait voulu dire, mais je m’avance légèrement, Franquin dans son hilarant Bravo les Brothers. C’est peut-être ce qu’avaient voulu dire Tome et Janry dans le petit Spirou.


                                           


Je ne sais pas si c’est ce que voulaient dire Vehlmann et Yoan. Je ne sais pas si eux aussi souffraient d’une écœurantite aigüe du groom, de son monde et de ses fans un peu trop intenses. Je ne sais pas, mais j’ai l’impression qu’avec SuperGroom ils ont pu le réinventer, lui donner des réflexes, des comportements et une psychologie qui étaient peut-être impossible à imposer à son alter ego plus sage.

Pour ce qui est de cette Guerre olympique c’est vraiment une chouette bédé, tout en rythme, en touches humoristiques et en rebondissements. En tout cas beaucoup plus que les épisodes de Survivor que j’ai vu et assurément moins dramatique qu’Hunger Games.

Le trait enjoué, efficace et nerveux, on le croirait presque trempé dans un triple espresso bien tassé, de Yoann appuie à merveille le scénario de Velhmann riche en coups de théâtre, en ingénieuses trouvailles scénaristiques et en humour bon enfant. Exactement comme dans les grandes séries Dupuis de ma jeunesse, celles que j’ai tant aimé.

Une bande dessinée très sympathique, qui m’a bien fait rigoler, qui a capté mon attention du début à la fin et que je relirais avec plaisir. Pour moi c’est le plus important.

Vehlmann, Yoan, SuperGroom La guerre olympique, Dupuis.

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