Un tout Blake et Mortimer

 

                                                                



Le dernier espadon

Jean Van Hamme

Teun Berserik

Peter Van Dongern

Blake et Mortimer

64p


François Rivière

Jean Harmbat

La fiancée du Dr Septimus

Blake et Mortimer

40 p


Benoît Mouchard

François Rivière

Edgar. P. Jacobs

Un pacte avec Blake et Mortimer

Les impressions nouvelles

400 p

La sortie d’un nouveau Blake et Mortimer, même si elle n’est plus de son créateur disparue en 1987, suscite toujours beaucoup d’attention. Comme pour Tintin ou Astérix, la légion de passionnés traque les incohérences, le bien — fondé de la démarche, les erreurs et approuvent quand le produit fini est à la hauteur. Issu d’un autre temps, l’univers de Edgar. P Jacobs se situe, à une époque ou la haute technologie n’avait pas encore fait son apparition, ce qui ne veut pas dire que les inventions se voyaient reléguées aux oubliettes, lorsque nous avons pu le découvrir avec Le Mystère de la grande pyramide, La marque jaune, Les trois formules du professeur Sato et bien entendu, cet avion-mystère que fut L’espadon. Comme l’écrit si bien le styliste Teun Berserik, en avant -propos du dossier de presse : «  Le monde d’Edgar. P. Jacobs met en scène une réalité imaginaire, mais c’est une réalité du passé. Quand je dessine les aventures de deux héros, c’est comme si j’embarquais dans une machine à remonter le temps pour m’envoler vers des univers inconnus.»

De quoi est composé ce nouvel objet du «  délit»? Jean Van Hamme, scénariste redoutable (Thorgal, Largo Winch) a repris en 1996 avec Ted Benoît le cycle Blake et Mortimer. Après une interruption, il part de nouveau sur les traces de nos protagonistes en 2018. Ce Dernier espadon s’avère fort complexe. En 1948 (nous résumons), Francis Blake maintenant responsable du contre-espionnage demande à son ami, le professeur Mortimer, de modifier les codes d’activation des Espadons à Makran au Pakistan. Au cœur de l’Angleterre, L’IRA. Prépare, semble-t-il, un complot contre la royauté. Entre le fait historique et le romanesque, la ligne s’avère et nous pouvions considérer que tout un chacun y trouvera son compte. Nostalgique, dans le dessin, soutenu par un scénario que nous estimons comme solide, l’action ne manque pas, avec juste ce qu’il faut d’humour «british» à la clé. La machine à remonter le temps a bien fonctionné.


                                             



Sous la plume de François Rivière (biographe aussi de Edgar. P.Jacobs) et du dessinateur Jean Harambat, La fiancée du Dr Septimus se présente comme une particularité. Dans le voisinage du tandem Blake et Mortimer, cette nouvelle illustrée nous plonge dans le mode du cinéma. Philip Mortimer et le jeune Richard Blake, neveu de Francis, évitent une voiture mal intentionnée après une rencontre avec James Whale, le réalisateur de l’homme invisible. Dans ses cartons, il souhaite porter à l’écran, La marque jaune, mais le Dr Septimus rôde. Une histoire à l’ancienne qui se déguste lentement, comme un roman hors du temps. En plus, vous découvrirez l’une des inspirations de Jacobs : James Whale.

                                                


Lu bien avant la sortie de ces deux nouveautés, nous attendions donc le moment pour en parler. Cette biographie définitive, revue et augmentée depuis sa parution en 2003, est un véritable bijou. Un pacte avec Blake et Mortimer sous la plume du romancier/essayiste/scénariste François Rivière en tandem avec Benoît Mouchard, directeur du département bande dessinée des éditions Casterman nous plonge au cœur de la carrière de Edgar.P Jacobs (1904-1987). Ayant raté sa carrière de chanteur d’opéra (!!!), il collabore très tôt avec Hergé dont nous pouvons retrouver sa patte comme coloriste dans Le Trésor de Rackham Le rouge, puis comme scénaristique/coloriste pour Les 7 boules de cristal ainsi que Le Temple de soleil. Cette école où il apprendra beaucoup ne fut pas assez. Féru de science et d’imaginaire, l’un de ses maîtres à penser fut HG Wells, il dévoile en 1946 dans les pages du journal Tintin : Le secret de l’espadon. Si nous connaissons l’enchaînement, cette biographie qui est aussi nourrie par plusieurs entretiens avec Jacobs vous poussera sans contredit à relire l’œuvre de cet homme fascinant, alimenté par son futur et non le présent. Comme nous aimerions lire des chroniques de cette qualité plus souvent !

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