Wild West : Il était un fois un tueur en série dans l’Ouest

 

                                                       


Par Robert Laplante

L’Ouest! L’Ouest! L’Ouest! J’aime l’Ouest! J’aime son ambiance, ses paysages, ses légendes ainsi que ses personnages mythiques.

Mais ce que j’aime par-dessus tout de l’Ouest américain, c’est sa force évocatrice qui lui permet d’être le théâtre de toutes les histoires possibles. Elles peuvent être classiques comme les films de John Ford, Howard Hanks Henry Hattaway, ou opératiques à la manière de Sergio Leone.

Ses histoires peuvent être environnementales comme Jeremiah Johnson, anthropologiques tels : Little Big Man, A Man Called Horse, Dances With Wolf, romantiques comme le fut : From Noon Till Three, ou musicales comme Paint Your Wagon, humoristiques comme The Hallelujah Trail, Balzing Saddle, Support Your Local Sheriff ou Butch Cassidy and the Sundance Kid.

                                                     


Certaines ont même des parfums d’espionnage «jamesbondien» comme The Wild Wild West, de conspiration comme Breakheart Pass, de science-fiction de la même manière que Cowboys And Aliens ou d’horreur un peu «cheapo» comme Billy the Kid vs Dracula. Bref l’Ouest légendaire est un merveilleux terrain de jeux pour les créateurs qui veulent faire l’étalage de leur richesse imaginative.

                                                     


C’est exactement ce que font Jacques Lamontagne et Thierry Gloris avec Wild West dont le troisième tome, Scalps en série, vient d’arriver sur les tablettes de nos librairies.

Wild West, c’est l’histoire de Calamity Jane et de son amitié orageuse avec Wild Bill Hickok, peut-être avec Buffalo Bill le personnage le plus emblématique de l’Ouest légendaire.

Dans ce nouvel opus, Wild Bill assurant la sécurité du chemin de fer, doit freiner les ardeurs tyranniques de son employeur, un propriétaire aussi ignoble que le détestable Tchou-Tchou : Morton : dans Il était une fois dans l’Ouest, qui rêve de faire passer son cheval de fer dans les territoires autochtones. Pis, il doit aussi s’occuper des travailleurs un peu trop agressifs le soir dans les saloons et les lupanars ainsi que de Calamity Jane qui souhaite le tuer.

                                                     


Et si comme ce n’était pas suffisant il doit se transformer en «prolifer» pour capturer un tueur en série qui a fait du chantier ferroviaire son terrain de chasse. Comme quoi bien avant l’équipe de Criminal Minds, bien avant Clarice Starling de Thomas Harris il y avait Wild Bill lui-même.

Si les deux premiers tomes de Wild West étaient plus classiques, ce nouvel opus, lui, m’a amené sur un sentier que je n’avais pas du tout prévu. Un chemin différent de ceux visités traditionnellement par les conteurs «westerniens.»

                                      


Et c’est tant mieux, parce que se détachant des terrains familiers dont j’étais en tant que lecteur, le duo m’a complètement scotché. Surpris, puisqu’il a intégré dans des territoires mille fois empruntés un élément perturbateur qui détonne dans le vieil Ouest. Quoique Blueberry l’avait abordé timidement avec Bloody Bill Anderson tout comme Undertaker avec son ogre de Sutter Camp.

Grâce à l’intelligence de sa narration, à sa judicieuse utilisation du rebondissement, à ses sympathiques clins d’œil à ma mémoire western et à la toile anxiogène qu’il tisse, Gloris m’a tenu en haleine du début à la fin. Imperceptiblement il a détourné mes certitudes «westerniennes» pour me balader sur des chemins que lui seul connaît.

Et puis il y a le dessin de Lamontagne systématiquement merveilleux, toujours inspirant, de plus en plus beau, exponentiellement maîtrisé.

Ce troisième tome est sans contredit le meilleur de cette excellente série.

Que dire de plus, sinon que vous pourrez en parler avec Jaques Lamontagne lui-même le 28 mai à 13 h 30 et à 17 h et le 29 mai à 10 h et à 12 h au Festival de BD de Montréal. C’est un rendez-vous.

Quant à moi la lecture de ce troisième Wild West m’a donné le goût de revoir mes classiques cinématographiques et «bédésques». Ce que je vais faire de ce pas.

Lamontagne, Gloris, Wild West tome 3 Scalps en série, Dupuis.

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