De liberté et de servitude

 

                                                                             


Boris Cyrulnik

Le laboureur et les mangeurs de vent

Odile Jacob

257 p.

Avec pour sous-titre : liberté intérieure et confortable, servitude. Tel son regretté ami Alex Khan disparu trop tôt, le neurophysicien Boris Cyrulnik est souvent invité par nos différents médias. Cet homme de science à la voix douce vulgarise, explique des concepts parfois difficiles à comprendre pour le commun des mortels, toujours avec intelligence et sans jamais oublier " le plancher des vaches". Marqué à tout jamais par la Seconde Guerre mondiale et la disparition de ses parents ainsi qu’une partie de sa famille dans les camps de concentration, il cherche depuis à saisir le phénomène des idéologies, plus encore quand elles sont meurtrières. Loin d’être un livre d’histoire, les 257 pages de cet opuscule sont autant de réflexions sur le temps passé et les secousses sismiques qui agitent notre époque, avec son lot de fausses nouvelles, mondes parallèles propulsés par certains sites conspirationnistes, brefs, ce qui nous abreuve à longueur de journée.

Quelle différence y a-t-il entre le mangeur de vent et le laboureur? Le premier se fond allégrement dans le discours ambiant, sans jamais se soucier des conséquences tandis que le second, creuse le sillon et considère le doute nécessaire comme un mode vie.

De l’embrigadement à la folie destructrice, nous songeons parfois aux tueries de nasse qui ont lieu aux États-Unis, le pas se franchit en une fraction de seconde. Plongeant la société et le désespéré dans le chaos, Cyrulnik revient sur un thème qui lui est cher : pourquoi cet aveuglement? La servitude rassure l’humain, mais à quel prix. Nous abordons la grande question «  orwelienne» de 1984. Donc, comment est-il possible de garder sa liberté intérieure? Les 33 chapitres offerts sont des pistes, une façon d’approcher la réalité en devenant un laboureur d’idées ainsi que de ses pensées. C’est un travail de longue haleine qui n’est pas risques, mais qui vaut sans aucun doute le jeu. Il faut parfois se démarquer, s’isoler du bruit ambiant, être moins éponge pour ne pas céder à certaines sirènes de la renommée ou non. Lire Cyrulnik est un baume pour l’esprit, une hygiène mentale qui nous pousse à une certaine paix sans pour autant adopter la neutralité!

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