James Ellroy : épique

                                                                  

James Ellroy

American Tabloid

Rivages/ noir

780 p

James Ellroy

American Death Trip

Rivages/ noir

947 p

James Ellroy

Underworld USA

Rivages/noir

920 p

Pendant les vacances ou du moins avant la rentrée littéraire, pourquoi ne pas relire certains incontournables? Avec l’arrivée en format poche de la trilogie Ellroy, la seconde après l’époustouflante trilogie Lloyd Hopkins, nous plongeons au cœur des années 60. Je n’ai jamais su si Ellroy avait lu Louis-Ferdinand Céline, mais le style ainsi que la force de frappe se ressemble étrangement. Après le Los Angeles des années 50, magnifié par le film L.A Confidential.

                                                         

 certainement l’un des plus redoutables polars cinématographiques des trente dernières années, 

                                                 

Ellroy s’attaquait au mythe des Kennedy ainsi qu’à la toute-puissance de Edgard. J. Hoover, le patron du FBI et ses sbires. À travers la figure énigmatique de Howard Hughes, génial industriel dément, créateur du magazine à potins Hush Hush qui récoltait ses informations dans «les égouts», le style Ellroy se déchaîne.

                                                 

Voici en résumé les trois tomes. American Tabloid débute en 1958 jusqu’à novembre 1963, soit l’arrivée à Dallas du président Kennedy. American Death Trip commence en 1963. Un jeune policier amène 6000 dollars dans une valise et un contrat douteux à honorer. Un cauchemar américain qui télescope la mafia, le Ku Klux Klan, Howard Hughes et bien entendu l’assassinat du dirigeant. Underworld USA se situe après la disparition de Martin Luther King ainsi que Robert Kennedy. L’Amérique s’enfonce dans la violence armée au même degré que la guerre du Vietnam, les émeutes sont existantes et Edgar. J. Hoover veille au grain à sa manière.

                                        

Plutôt que de nous faire un cours d’histoire appliqué, bien que la recherche factuelle soit impeccable, l’auteur revisite ces années américaines par autre bout de la lorgnette. Entre les luttes de pouvoir, l’omniprésence de l’argent et les votes qui s’achètent de façon douteuse par l’intermédiaire du crime organisé, tout devient épique. Entre ce qui fut vrai et l’invention romanesque, Ellroy tisse sa toile et marque le pas. Il n’a pas d’atermoiements. Le style est brut, efficace, violent.  la guérilla est quasi permanente, alimentée par les ragots, les «  coups de force» de certains hommes de main et ce puritanisme dévoyé. Une autre histoire de l’Amérique qui donne parfois le vertige, jamais fade et ce style qui fait encore mouche!