René Lévesque au cinéma

 

                                                                           


Lumières vives

Chroniques de cinéma

1947-1949

Essai

Boréal

331 p

Il aurait eu 100 ans aujourd’hui. Homme de terrain, journaliste et premier ministre, René Lévesque fut l’espoir d’un peuple tout simplement. Depuis l’immense biographie de Pierre Godin (toujours chez Boréal), nous pensions tout connaître sauf le volet cinéma. Professeur au département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval depuis 2003, Jean-Pierre-Sirois-Trahan vous fera découvrir un autre René, le cinéphile/journaliste revenu de ses années de guerre comme correspondant. Travaillant à Radio-Canada, René Lévesque est aussi critique de cinéma pour Le Clairon de St-Hyacinthe. «  Ce jeune loup de vingt-cinq ans» pour citer encore le concepteur de cet ouvrage remarquable, y prend un malin plaisir. Du 7e art, il en mange et ne se contente pas d’un commentaire à la va-vite. Maniant : humour, réflexions politiques sur un Québec un peu coincé qui doit faire face face au puissant bureau de la censure, l’exercice est parfois périlleux et oh combien «  tripatif» pour citer le regretté Jacques Languirand.

Tous au cinéma

Véritable dynamo, il court les salles de cinéma et regrette souvent que les choix de films ne soient pas aussi essentiels qu’outre-Atlantique. Pour une pièce maîtresse, combien de navets qui sortent des usines de la MGM ou «grands maîtres du médiocre», tel le film High Wall. Mais peu importe, le cinéphile/critique fait son travail et bien. Que de bons mots pour Alfred Hitchock, René Clément, Sacha Guitry aussi. Il a peu de sympathie pour le personnage outrecuidant, par contre la scénarisation est impeccable. Maniant l’humour parfois perfide, il descend en flamme Gentleman’s Agreement, film dont l’antisémitisme fut le cœur, mais balayé du revers de la main par les bienveillants sentiments.

Parlant de prodige, il citera en long et en  large Orson Wells : The Lady from Shanghai, tout comme Naked City de Mark Hellinger.

Très au courant des nouvelles techniques de cinéma, il renseigne fort bien son lecteur sur le Technicolor ainsi que les dessous de l’industrie : «Pourquoi les bons films ne restent-ils à l’écran qu’une semaine». La réponse est simple : «  L’argent qui rentre au guichet  préfère les productions bon marché».

Et c’est ainsi que ce parcours filmique devrait absolument se retrouver sous le sapin. Merci René!

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