Les souvenirs de Mr Eddy
Des Lilas à Belleville
Eddy Mitchell
Ralph Meyer
Dargaud
68 p.
À notre connaissance, Eddy Mitchell, Claude Moine de son vrai nom et Mr Eddy pour la confrérie n’est jamais venu nous visiter. Et c’est bien dommage. À 81 ans, celui qui fit les belles heures du Golf Drouot, des chaussettes noires
et plus tard en grande formation
ou au cinéma
est un monsieur qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Passionné de cinéma américain, sa vie se confond avec plus d’un demi-siècle de la chanson française. Sans oublier le trio avec son ami Johnny Hallyday et Jacques Dutronc (Les vieilles canailles).
Après p’tit Claude, roman semi-autobiographique paru en 1994 et heureusement réédité chez Pocket, il nous entraîne avec le brillant dessinateur Ralph Meyer (Undertaker) dans un Paris qui a presque disparu.
Issu d’une famille ouvrière, Claude Moine qui n’est pas encore Eddy Mitchell (14 ans) fréquente les fortifs, les cafés du coin, traîne dans les rues de Belleville et suit attentivement (euphémisme) le prochain western qui viendra éclairer ses journées. Dans ces HLM ou tout le monde se connaît, chacun souhaite, comme il le peut, à un avenir, disons hors des murs.
L’influence américaine est patente (nous sommes dans l’après-guerre), avec quelques Harley-Davidson réservaient aux fils de bourgeois, le cinéma surtout et la musique. Si, sa sœur à Tino Rossi ou Gilbert Bécard, le petit Eddy imagine que sa banlieue est un modeste bout du Far West tant rêvé.
Magnifiquement corroborée par les dessins de Ralph Meyer qui évoque un peu le regretté Ted Benoît, Des Lilas à Belleville est une bande dessinée nostalgique, appuyée par un fort beau récit touchant ou l’amitié avait un sens dans l’infortune.
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