En vase clos

                                                                


La dernière ville sur terre

De Thomas Mullen

Rivages/ noir

560 p

Oh que voilà un livre bien étrange qui est loin de l’univers policier du romancier Thomas Mullen. Je le suivais attentivement depuis sa trilogie Darktown qui explorait la ségrégation raciale aux États-Unis, un peu à l’opposé de ce qui fit Chester Himes et son monde parfois loufoque, au cœur de Harlem. Prix Fenimore Cooper, qui récompense les romans d’aventures ancrés dans le sol : La dernière ville sur terre trouve des échos avec la pandémie que nous venons de subir et qui n’est pas encore terminée.

En 1918, dans l’état de Washington au cœur des forêts, la petite ville de Commonwealth subsiste grâce à l’immense scierie, fondée il y a bien longtemps par un homme visionnaire à l’esprit tendre. Philip, le fils adoptif du fondateur, accueille tout un chacun, dans ce petit bout de terre loin du monde ou syndicalistes ainsi que les travailleurs rencontrent un terrain d’entente. D’inspiration rousseauiste et presque idéaliste, cette vision d’une commune hors du temps va se trouver confrontée à de graves problèmes, dont la grippe espagnole de 1918. Pour éviter toute propagation, la ville se voit claquemurée, fermée à tout étranger.

Quand la bonne entente se fissure

La grippe est une chose, mais l’entrée en guerre ordonnée par le président Wilson causera autant de problèmes. Parce que certains soldats ne veulent pas y participer, la fuite sera le seul moyen pour quelques-uns, tout comme certains démobilisés en quête de travail. Et, et quelques-uns irons frapper à la porte de Commonwealth. Loin du roman policer, nous sommes en présence d’un huis clos étouffant comme il se doit. L’auteur, décortique les aspirations des protagonistes, la peur qui les envahit dans un contexte historique difficile que nous pouvons, mais avec des pincettes, rattachées à plusieurs restrictions qui oint enflammé les réseaux sociaux pendant la pandémie. Un miroir de notre temps qui sait? Toujours est-il que ce pavé est époustouflant, pourvu que vous soyez patient.

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