La puissance contre nature

                                                                                


Les jaloux

de James Lee Burke

Rivages/ noir

426 p

Plusieurs commentateurs et pas que de romans policiers affirment que James Lee Burke est le «  Faulkner» du Sud. Nous leur donnons entièrement raison. Depuis; La pluie de néon, je suis cet auteur qui a encré toutes ces histoires dans une Louisiane partagée entre une certaine modernité et ses démons du passé, dont : l’esclavage, la guerre de Sécession, la pauvreté et la pègre qui s’installa notablement à la Nouvelle — Orléans. Pour vous convaincre, commandez-le en ligne ou allez chez votre libraire pour découvrir : Dans la brume électrique avec les morts confédérés

                                             


Un formidable roman historique poignant avec les fantômes d’un autre temps sur un plateau de tournage presque improvisé.

Plus qu’un roman d’été, Les jaloux ne font pas partie de la saga qui met en scène le policier Dave Robicheaux et son acolyte Clive Purcell. Écrit en 2016, cette saga familiale touffue prend son origine dans les années 50 et toujours le sud, il va sans dire

À peine extirpée de la Seconde Guerre mondiale,  la vie regagne son cours dans la ville de Houston au Texas. Le paysage est dur, les familles puissantes et l’esprit de clan est palpable. Et ne rentre pas qui veut, dans ces cercles fermés ou l’argent coule à flots tout comme les trafics en tout genre, sans oublier des alliances politiques qui murent presque toutes portes à la classe moins aisée ou aux parvenus.

Un bon samaritain

Aaron Holland Broussard, 17 ans, emprunte la voiture de son père pour aller se promener en bord de mer. Cette promenade classique des «  fifties» si souvent évoquée au cinéma ne déroge pas. En ce lieu, tous les jeunes présents cherchent l’âme sœur, viennent présenter leurs conquêtes ou se saouler hors de l’orbite parentale. Grady Harrelson est un adolescent, fils d’une famille de trafiquants et il vient de commettre l’irréparable en frappant sa copine Valérie Epstein. Sans trop le savoir, mais secrètement amoureux, Aaron Holland se porte à son secours. Le destin va basculer parce qu’il ne faut pas frotter à ce genre d’individu irresponsable et imprévisible.

                                                


En plus de 400 pages, James Lee Burke tisse une toile, celle de l’Amérique des années 50. Les hommes qui furent au front en revinrent marqués. Certains silencieux comme celui de notre bon samaritain et d’autres qui ont ourdi des liens occultes avec la pègre, les casinos et le trafic de drogue naissant. Le panorama social est saisissant, souvent cruel. Aaron et son ami Saber (un Clive Purcell tête brûlée) en plus  jeune vont régler leurs comptes à cette société de faux-fuyants. Ce sont des thèmes chers à l’auteur qu’il exploite au maximum, avec une plume qui oscille entre la poésie et la violence sacrée, comme l’eu si bien écrit René Girard.

Un roman de perceptions ainsi que de sensations qui fera votre été sans contredit. Ne vous privez pas de ce bijou littéraire.

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