Tacit : le combat incessant

 

                                                             


Les déchus

de Tarn Richardson

Tome 2

Sonatine

477 p

Lors de notre revue de l’année 2023, Les maudits du romancier britannique Tarn Richardson trônaient en haut de la liste. 

                                               


Avec raison. Ce fut l’une des plus stupéfiantes surprises, puisque l’auteur combinait des faits historiques, la guerre de 1914-1918 sur le front d’Arras avec l’arrivée de loups-garous et d’inquisiteurs sortit d’un âge que nous pensions disparu. Il fallait avoir « un grain de folie » pour coopter des genres aussi différents qui firent appel au fantastique, à la guerre tout court sans sombrer dans les élucubrations d’un Dan Brown, et ce malgré le succès du Code Da Vinci.

Comment Tarn Richardson pouvait-il donner un peu plus de piquant à cette suite qui se conclura sous la forme d’une trilogie ?

Le lecteur sera déplacé sur le front austro-hongrois avec en toile de fond le génocide des Arméniens. Un jeune soldat presque sorti de nulle part surveille le front et lui-même est sous la protection de mystérieux prêtres qui ont scellé un pacte avec « la main noire ». Cette organisation qui n’a rien à voir avec la naissance de la mafia s’avérera être une épine au cœur du Vatican qui doit guerroyer avec l’arrivée imminente des loups-garous (ces exclus, ou déchus de la société moderne). Que nous avons subtilement découvert dans le premier tome.

Pour vous faciliter un peu la vie, bien qu’il soit recommandé d’avoir lu ; Les maudits, le romancier fait un résumé du pedigree des acteurs en présence, en commençant par l’étrange inquisiteur Poldek Tacit. Rejeté des rangs de l’instruction régulière, livrant bataille pour la vertu ainsi que le bien de sa douce Isabelle, il devra décoder les intrigues au coeur du Vatican, et survivre parce que les pires éléments criminels sont à ses trousses, après avoir été torturé dans une sinistre prison toulousaine.

Par de courts chapitres qui se dévorent comme une série télévisée, l’auteur nous offre : un sans faute. L’écriture se veut précise, parfois philosophique, télescopant des faits bien réels avec des parfums de surnaturels. Nous plongeons dans l’action très rapidement, les scènes de combat se greffent à des préoccupations qui sont autant planétaires qu’ecclésiastiques. L’église est débordée par son immobilisme, les loups garous chassent en meute, et l’inquisition règle ses comptes de façon sordide. Qu’arrivera t-il de notre Poldek, suite dans le prochain et dernier tome.

Tarn Richardson a un sacré talent, comme celui de nous scotché, page après page., tout en souhaitant que cette aventure aussi passionnante que divertissante ne finisse pas. Un pari réussi, répétons-le qui nous ramener aux belles heures d’un autre roman historique fabuleux : Religion de Tim Willocks,

                                                              


 avec trois soupçons d’Assassin’s Creed.

                                               


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