La trahison et une héroïne

 

                                                               


j’ai entendu le chant des morts

par Jacques Mazeau

L’archipel

282 p

Mercredi 21 février, soit 80 ans après son exécution avec 22 de ses amis résistants., Missak Manouchian, émigré arménien, effectuera son entrée au Panthéon avec son épouse Mélinée

                                                                    


La cérémonie qui doit avoir lieu fait déjà l’objet de débats acrimonieux qui nous rappellent, hélas, que les faits d’armes de la Résistance sont encore d’actualité.

Que de thèses rédigées sur le sujet ainsi que de mémoires et de romans comme l’implacable : Nous avons tous les mains rouges (Gallimard/Encrage) du regretté Jean Amila 

                                         


et son antithèse avec ; L’affaire Léon Sadorski du romancier/historien Romain Slocombe (Robert Laffont). 


                                                       


Et je songe aussi aux enquêtes du commissaire Laviolette de Pierre Magnan

                                                   


qui perpétua à sa manière, l’oeuvre de Jean Giono et dans une moindre mesure, celle de Marcel Pagnol. Avec j’ai entendu le chant des morts de l’auteur Jacques Mazeau, nous sommes en haute Provence. Sans être un roman du terroir, l’écrivain cible une petite ville : Babon. À la mort de son père en 1996, Pierre découvre dans ses affaires un journal ou il raconte ses années de lutte ainsi que la disparition de sa femme, torturée puis assassinée par la milice locale. Le père était un « taiseux » comme bien d’hommes de son époque et jamais il n’a livré certains secrets de famille. La Provence de la même manière que la région bordelaise aura connu son lot d’exécutions et de salauds qui, très tôt, rejoignirent le camp du Maréchal avant que les alliés et la résistance les envoient au peloton.

La boîte de pandore

Avec beaucoup d’intelligence et un sens certain du récit, Jacques Mazeau décrit ce petit village ou la résistance livre une chaude à l’occupant. Ou tout le monde se connaît. Certains ont choisi la déchéance, trahissant son voisin ou ami d’enfance et nous comprendrons que Gabriel s’en apercevra un peu tard.

Un livre sur la guerre, le plus sournois qui est loin des grands champs de bataille. Un suspense historique tenu par une écriture fluide ainsi que poignante. Si un jour vous passez dans un de ces jolis petits villages, au détour d’un bois ou d’un sentier, vous trouverez une une plaque commémorative rappelant la cruauté des hommes, les exécutions sommaires, des familles décimées pour rien et en filigrane, la femme de Gabriel qui a tout fait pour sauver soin mari impliqué dans la résistance.

Superbe !

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