L’histoire de grand -père et Les Dix commandements

 

                                                            

Adieu mes frères

De Peter Blauner

Harper& Collins

Noir

432 p

C’est un étonnant roman policier autant que d’espionnage avec un détour sur les plateaux de tournage des Dix commandements en 1956. Avec : Adieu mes frères, l’écrivain/scénariste Peter Blauner s’intéresse à l’engagement, aussi fatal soit-il en deux époques et de longs échanges entre un petit fils et son papi.

Nous sommes à New York en 2014. Alix, petit-fils d’égyptien, qui ne trouve pas sa place en sol américain, part faire le Djihad. Malgré les liens ténus qui le relient à son grand-père adoré, il s’explique mûrement par le biais de missives.

Étonné d’abord, Ali écoute et va lui raconter son histoire. Un lourd secret qu’il transporte depuis son départ d’Égypte après avoir connu la torture, un amour fou et les plateaux de tournage

En cette année 1956, l’Égypte est en ébullition. Le président Nasser qui vient de prendre le pouvoir tient tête aux puissances occidentales. Mais il semble que ce ne soit pas assez. Les frères musulmans, aspirent de le renverser, puis de jeter tous ces infâmes à la porte.

Ali, le grand-père ne s’intéresse pas à la politique. Il rêve de cinéma et son rêve va peut être se concrétiser, avec la venue du puissant cinéaste Cecil B. De Mille qui tourne un drame épique : Les Dix commandements.

                                           

De fil en aiguille, Ali deviendra son chauffeur puis son assistant. Mais bien des plans, surtout des politiques viendront contrecarrer son idéal avant de rejoindre (qui sait) les plateaux de production hollywoodiens et quitter sa terre natale. À travers les différents échanges du petit fils qui fait foi de sa loyauté et son grand-père qui remonte le cours du temps, nous assistons à l’indépendance égyptienne, aux errances, sans oublier ce fameux plateau de tournage ou Ali découvrira l’amour. C’est une fiction passionnant pour qui veut comprendre la poudrière des années 50, la décolonisation et plus encore, ceux qui furent pris dans les filets d’une idéologie souvent meurtrière : entendons la radicalisation à tout prix. Quelle brillante idée de romancier.