Beau comme une toile de maître

 

                                                                     


AMA

par André-Philippe Côté

Moelle Graphik

245 p

Depuis 1997, André-Philipe Côté est caricaturiste pour le Soleil de Québec. Combien de fois ai-je avec des petits bonhommes, son sens de la dérision et du « vécu » . 


                                                


Il est aussi l’interprète du quotidien avec son Docteur Smog

                                            


qui reçoit dans son bureau nombre de personnalités publiques qui viennent parfois chercher un peu de réconfort ou des réponses pas toujours évidentes à leurs interrogations. Ce caricaturiste est également un ami des poètes comme nous avons pu le constater dans Victor et Rivière, inspiré des oeuvres de Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. Peintre à ses heures, il expose occasionnellement dans un genre tout à fait différent de ses parodies, comme il se doit.

Sachant que la petite maison d’édition Moelle Graphik avait réussi à « mettre la patte » sur cet artiste qui me rend heureux, je vous détaille donc mes impressions sur AMA, bande dessinée qui trouvera une place dans votre bibliothèque, surtout cette veille de salon du livre de Québec.

                                         


La passion de l’art

Nous sommes dans le Québec des années 30, menotté par l’église et les bien-pensants. Ama est une métisse courageuse, créatrice dans l’âme, qui se soucie peu, des quand dira-t-on. Elle veut faire ses preuves, percer dans un marché presque exclusivement masculin, donc très machiste, dominé par le classique et » le bon goût ». Amoureuse des hommes autant que des femmes, rejetant l’ordre implanté, la route sera semée d’embûches.

                                                   


Une bande dessinée étonnante ou les mortels ont fait place aux animaux. Loin, de La ferme de Georges Orwell, cette histoire émouvante se réclame une plongée au coeur de la création, un peu comme les signataires du Refus Global en 1945 ou ceux du mouvement Cobra. La condition des artistes, l’envie de passer à une autre chose ou de ventiler les cadres établis et cette touchante AMA qui se bat inlassablement.

Tout un chacun s’y reconnaîtra.

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