Michel Ragon : faire œuvre utile

                                                         


Michel Ragon

Singulier et pluriel

par André Derval

Albin Michel

350 p

Michel Ragon

L’accent de ma mère

Ma sœur aux yeux d’Asie

Albin Michel

450 p

« Michel Ragon est à mes yeux l’exemple même de l’être d’élite qui refuse de s’enfermer dans l’arrogance de l’élitisme. De l’érudit qui prend la peine de s’adresser à ceux qui ne savent pas et qui voudraient apprendre ». Et ces mots d’Amin Maalouf sont les plus justes. J’ai découvert Michel Ragon il y a fort longtemps par : La mémoire des vaincus.

                                                   


 Ce livre remarquable de pertinence ainsi que de tendresse est une trilogie, qui raconte la vie ouvrière, celles des anarchistes et du modeste peuple qui se battait pour sa survie. Dans ma bibliothèque, il trône à côté de Victor Hugo et de Bernard Clavel. Le parcours de Michel Ragon (1924-2020) qui fut bouquiniste, éditeur à ses heures, grand spécialiste de l’urbanisation et des villes sans oublier l’art reste celui de la ténacité. De sa Vendée natale, un autre âge, comme un temps distinct, il fera tout pour s’en sortir, prenant soin de sa mère avec un père plus ou moins absent, ancien des colonies qui arrivera un jour avec une petite sœur inconnue à qui l’auteur rendra hommage dans : Ma sœur aux yeux d’Asie. Pour redécouvrir Michel Ragon, quoi de mieux que cette biographie fouillée, attentive ainsi que passionnée du biographe André Derval. Multiples comme le fut l’objet du sujet, nous parcourons une vie foisonnante, toujours marquée par la simplicité et l’engagement social. Avec des archives inédites et parfois des portraits truculents, quelle vie d’un homme qui aura courue toute sa vie après le savoir, lui qui n’avait pu fréquenter les bancs d’école par manque d’argent.


                                 


De sa mère et La Vendée

Pour comprendre l’itinéraire de Michel Ragon, il faut absolument replonger dans son autobiographie qui a pour sujet sa mère. Du patois de son enfance à la découverte de la littérature malgré la pauvreté et la guerre, il dresse un portrait de son coin de pays qui fut marqué par l’insurrection de 1793. De cette mère qui deviendra gardienne de bambins pour de riches familles, s’identifiant parfois à ce monde qui lui était inconnu et son père, un ancien de l’Indochine qui livra des secrets bien tardivement. En plus : Ma sœur aux yeux d’Asie, est un très bel hommage à cette petite sœur indochinoise qui vécut dans cette Vendée, oubliant son déracinement pour se fondre dans cette terre rude, mais, oh combien accueillante.

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