Alors mon père, ça boum?
Habemus Bastard
tome 1
L’être nécessaire
par Sylvain Vallée
(dessins)
Jacky Schwartzmann( scénario)
De Cock ( colorisation)
Dargaud
81 p
Dès que le nom de Sylvain Vallée est apparu en haut de l’affiche comme le chantait si bien Charles Aznavour, j’ai sauté sur l’occasion. Souvenons-nous d’Il était une fois en France, splendide et sordide saga sur l’Occupation ou Katanga qui narrait l’indépendance plus que difficile de cette colonie africaine, sans oublier le très beau Tananarive (Glénat). Par contre, bien que grand amateur de romans policiers, je ne connaissais pas l’auteur Jacky Schwartzmann, scénariste de Stop Work (Dargaud) ainsi que deux histoires policières parues aux Éditions du Seuil : Demain c’est loin et Pension complète.
Bien que ce ne soit pas la première fois que des hommes d’Église tournent casaque, Habemus Bastard est un vrai polar régional dans le plus pur sens du terme.
Corrosif et totalement anticonformiste, ce qui pose un baume avec la pensée actuelle qui veut tout aplanir, ce premier tome nous donne envie de s’abonner au prochain immédiatement.
Un homme de main qui trouve une sortie.. honorable
Lucien dans une autre vie ne faisait pas dans la dentelle. Après un contrat, qui tourna bien mal et découvrant dans une valise, la soutane d’un jeune homme qui se destinait à la prêtrise, il choisit son camp. Devenu père Lucien, il débarque dans une modeste paroisse du Jura ou les pèlerins qui se se connaissent tous, sont extrêmement fidèles au sermon du jour ainsi qu’à leur église. Et Lucien, comme on dit au Québec, « va faire avec ». Mais il n’y a pas que cela. Lucien a des tueurs aux trousses et entre deux vêpres, il évalue la situation et ses occasions de survie pour l’instant. Il effectuera la rencontre d’une petite fille délurée qui ne croit pas du tout en ses vœux de sacerdoce et d’un jeune paumé qui, pour survenir à ses besoins, vend quelques barrettes de haschich. Vous devinerez aisément que Lucien a plus d’un tour dans son sac, la soutane remisée après son quart de travail.
Les auteurs s’amusent avec les codes, entrecoupées de dialogues incisifs (le sermon entre autres), sans oublier la réalité du terrain, même dans un coin aussi perdu. Une BD jubilatoire avec des personnages qui ne manquent pas de piquants. Comme notre ami Lucien, qui a encore de beaux jours devant lui. Pour ses paroissiens et notre plus grand bonheur.
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