Jusqu’à l’épuisement

 

                                                 


Les âmes Noires

par Ducoudray ( scénario)

et Druart( dessins)

Dupuis

128 p

En refermant cette bande dessinée qui est tout sauf joyeuse, j’ai songé au film mythique : Le salaire de la peur.

                            


Des « bêtes de somme » qui travaillent jusqu’à la défaillance évitent les dangers, les arnaques et nous sommes en 2024, pas en 1960, quand Yves Montand et Charles Vanel transportaient de la nitroglycérine. Bref, nous sommes en Chine moderne, mais loin dans les terres, avec les plus ou moins exclus de la société qui essaient tant bien que mal de survivre dans la boue, le froid et les chemins très mal entretenus.

                                       


                                   

Una est un routier chinois. Un bosseur qui n’a pas le choix de courir mille périls pour nourrir sa famille.

Il transporte du charbon qui se monnaie à prix fort, surtout celui des mines clandestines à ciel ouvert. À chaque contrôle,il doit négocier, verser de l’argent en sous-main, des pourboires tout à fait illégaux, et ce jusqu’au point de chute.

Grâce à un « fixer » qui connaît les us et coutumes ainsi que tous les petits truands du coin, Yuan arrive de peine et de misère à mettre dans son portefeuille quelques yens.

                                 


Jusqu’au jour où son soi-disant ami, Wein décide de l’éliminer. Laissé sur le carreau et recueilli par quelques bonnes âmes, qui elles, ne sont pas sombres, Una part à la recherche de son camion et de son assassin bancal.

C’est comme un roman policier, un film opaque qui est aussi notre réalité. Celle des oubliés, des damnées de la terre, pour reprendre le titre de célèbre livre de Fantz fanon. Loin de toute richesse d’une Chine qui essaie de conquérir le monde, Les âmes noires sont une fresque sociale en miniature. Une misère épique bien de notre temps fait de furtifs instants de bonheur et d’incalculables malheurs. Quelle réussite !

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