Un petit bien connu dans les Appalaches
On m’appelle Demon Copperhead
de Barbara Kingsolver
Albin Michel
642 p
Il y a des héros en littérature, disons éternels. Prenons la figure de David Copperfield, création du romancier britannique Charles Dickens. Ce petit bonhomme qui peut s’identifier à toutes les générations de pauvres enfants vient de traverser la barrière du temps et le voici dans les Appalaches du XXIe siècle. C’est le pari risqué qu’entreprit la romancière Barbara Kingsolver. Réjouissant, cinglant avec quelques touches acides dans cette Amérique que nous connaissons bien, vouée à bien des démons qu’ils soient puritains, affairistes ou « jaune orange » comme son ex-président qui va de procédures judiciaires en histoires de couchettes.
Damon Field, dit Copperhead à cause de ses cheveux roux, naît dans une autocaravane. Presque tout seul, puisque sa mère, toxicomane au dernier degré a prise en plus des amphétamines pour oublier qu’elle allait accoucher. Le ton est donné !
Parfois rocambolesque, mais tout en respectant l’esprit Dickens, l’écrivaine transpose de main de maître son héros dans un mode désenchanté qu’il arrive à sublimer par la chance, une bonne dose, et dans certains cas d’inconscience. De l’Angleterre du 19e à cette fraction de l’Amérique où les jeunes sont laissés à eux-mêmes, il n’y a qu’un pas à franchir et la romancière le fait avec brio. Demon, affrontera de dures épreuves dont la toxicomanie, la dépendance, de multiples deuils et es foyers pour enfants puis adolescents ou il ne trouvera jamais vraiment le réconfort.
Un conte actuel sur la résilience, l’iniquité et cette prose brillante qui nous transporte dans d’autres univers. Un prix Pulitzer hautement mérité et quel bonheur ! Pas uniquement pour les adultes, croyez-en votre blogueur.
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