Et ce loup à la lame acérée

 

                                                   

Le loup des Cordeliers

De Henri Loevenbruck

Par Phillipe Thibault

Et Damien Jacob

Philéas

111p

Je n’avais jamais lu les romans de Henri Loevenbruck, mais admettons que cette bande dessinée m’a convaincu. Pour les passionnés d’histoire, de cape et d’épée et de tueur en série déguisé qui prennent les habits d’un justicier masqué, avec sa cohorte de loups, l’alliage est particulièrement séduisant.

                                   

Nous sommes en mai 1789, Paris est en ébullition surtout à quelques jours de la Révolution française. Le récit commence bien avant dans un maquis corse isolé ou de sombres affaires vont se régler par l’exécution d’un homme. Jusqu’à l’arrivée d’un être en cape longue accompagné de loups et une épée vengeresse. Les assassins vont passer de vie à trépas, la tête tranchée, et l’individu sans visage poursuivra donc sa route dans Paris.

                                                 

Gabriel Joly, journaliste ambitieux dont la logique déductive préfigure le roman policier classique (mélange de Dupin et Sherlock Holmes), veut une place au soleil. Donnant sa démission de la gazette pour laquelle il travaille, son unique prétention sera de traquer un occiseur qui s’en prend aux puissants ou aux petits malfrats. Les meurtres sont horribles et à chaque fois, les témoins mentionnent la présence d’un homme en noir, visage masqué. Escorté de loups, fait troublant dans la Ville lumière.

                                            

Et croyez en votre blogueur, la lecture en vaut la chandelle. Au fil des cases, vous allez croiser les grands révolutionnaires : Marat, Danton, Robespierre, la faune de nuit qui hante les cabarets miteux, certaines pauvres filles obligées de vendre leur corps pour survivre, la misère, sans oublier les coupe-jarrets qui feront la fortune 100 ans après de Ponson du Terrail et d’Eugène Sue. Saluons aussi le travail du dessinateur qui reproduit à merveille ce Paris d’antan et le scénariste qui manie de façon subtile, avec juste ce qu’il faut de rebondissements, cette énigme ensanglantée. Dont nous connaîtrons peut-être la conclusion avec : Le mystère de la main rouge. Voilà une belle surprise !