Italie, années 60

 

                                                       


Vénus privée

Par Paolo Bacilieri

Première enquête de Duca Lamberti

D’après le roman de Giorgio Scerbanenco

Traduit par Laurent Lombard

Ici-Même

160 p

Pour comprendre le roman policier italien moderne, il faut absolument lire ou relire les fictions noires/sociales de l’auteur Giorgio Scerbanenco. Courriériste de la chronique du coeur pour différents journaux italiens, auteurs aussi de western, il connut la notoriété avec la série mettant en vedette le médecin radié Duca Lamberti, que vous allez découvrir dans cette première bande dessinée, particulièrement fidèle à l’histoire. Suivront : Les enfants du massacre, À tous les râteliers et les Milanais tuent le samedi.

                                     


Sortant de l’après-guerre, son Italie est loin d’être réjouissante avec ses problèmes économiques, une jeunesse qui se cherche et cette violence des villes, qui gangrène, un pays en proie aux années post-fascistes. Au coeur de ses intrigues, la figure de l’ancien docteur Duca Lamberti est sans contredit la plus poignante. Déraciné pour avoir aidé une patiente à mourir (l’aide médicale était prohibée), il vivote jusqu’au jour ou un industriel, connaissant sa condition de paria, lui demande de s’occuper de son fils. Un jeune homme alcoolique, cloué dans son mutisme et en proie à certaines images, dont celle d’avoir causé le décès d’une amie.

                                   


                                    

Lamberti n’est pas dupe. Il possède cette société riche qui veut à tout prix éviter les affaires de famille et se donner un verni de respectabilité, peu importe ce que les enfants ou héritiers subiront.

Comme nous sommes aussi dans le domaine du roman policier, Lambert enquête également avec son collègue policier Carrua, sur le meurtre d’une adolescente qui sera hélas suivi d’un second. Les deux plongeront dans une faune bigarrée ou l’argent coule à flots, mais pas pour certaines jeunes filles qui ont osé participer à des sessions de photos, disons coquines, juste pour arrondir leur fin de mois.

                                   


Tout en finesse, cette BD restitue à merveille l’univers de l’auteur, d’une Italie qui frappe aux portes de la modernité avec son lot de vicissitudes, de non-compréhension et d’un médecin torturé au grand coeur.

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