Virées mortelles sous le ciel d’Espagne

 

                                                                       


Les effacées de Bernard Minier

X0 éditions

414 p

Voilà un gros roman policier à emporter dans vos bagages, plus encore si vous visitez la très belle région de la Galice. Dans le peloton des auteurs de fictions policières français qui n’ont rien à envier à leurs homologues américains, nous pouvons citer Bernard Minier. Avec ; Les effacées, nous retrouvons l’enquêtrice de la Guardia Civil, Lucia Guerrero, femme de tête/d’action et de coeur qui n’est pas en odeur de sainteté dans sa hiérarchie, même si ses supérieurs reconnaissent son talent indéniable (elle ne lâche pas le morceau comme on dit dans le jargon). Très haut fait du monde de la criminalité ainsi que de ses bas-fonds qui se nichent dans les méandres de la Toile, accessibles aux initiés, ainsi qu’aux « givrès » de tous genres, l’auteur nous a donc concocté un polar sous forte tension, brillamment mené et qui rattache à des thèmes bien actuels, hélas !

Que vous soyez riche ou pauvre

En Galice, un tueur ravi de simples femmes qui se lèvent bien tôt pour gagner leur pain quotidien. Des invisibles, des sans nom qui tombent dans le rayon des presque oubliés par les forces constabulaires, sauf l’enquêtrice Lucia Guerrero. Qui prend souvent parti pour la veuve et l’orphelin. En attente d’une piste qui semble s’être évanouie dans la nature ou par manque d’intérêt des limiers, la scène est bien différente à Madrid. De prospères personnalités sont assassinées, avec un slogan à la clé : tuons les riches ». Entre des « inconnues » et ceux ou celles de la haute société, l’investigation revêtira une autre tournure, puisque tous les échelons des ministères sont sollicités, surtout quand la peur anonyme se fait sentir.

Lucia devra lutter, marcher modérément sur ses principes, éviter ses « coups de gueule » légendaires qui lui ont causé bien des problèmes.

                                                


De ce roman ancré dans le présent, Bernard Minier en conçoit un vrai jeu de pistes, au même degré que les cailloux du Petit Poucet. En prise directe avec le monde des Incels, ces hommes souvent faibles, qui ne se reconnaissent pas dans les revendications féministes actuelles, Lucia sera sur la ligne du front avec un troisième ennemi qui vient de l’intérieur. Comme aurait si bien dit le regretté Michel Lebrun, « C’est un frileur » efficace, qui résume bien notre époque trouble.

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