Vie de soldat

 

                                                           


G.I Joe

Ernie Pyle

Les belles Lettres

555 p

Et ouvrons cette chronique en saluant le travail éditorial de la petite maison d’édition Les Belles Lettres. Parfois, il faut avoir du pif et un certain goût du risque pour faire paraître un ouvrage aussi considérable que celui-ci, hors « des gros vendeurs ou machines à fric ». En quoi les écrits d’un journaliste vedette qui disparut pendant la bataille d’Okinawa en 1945

                                    


 devraient avoir de l’importance en nos jours ? Parce que les publications, du correspondant de guerre Ernie Pyle (1900-1945) sont aussi déterminantes que les clichés du photographe de conflit Robert Capa (1913-1954).

                                


 Si ce dernier su capter l’essentiel en un clic de Leica ou presque (la guerre d’Espagne, le 6 juin 1955 ou pendant la guerre d’Indochine), Ernie Pyle


                                            


fut celui qui se fondit dans le 18giment d’infanterie de l’Afrique du Nord jusqu’en Italie (la bataille de Monte Cassino),

                         


 puis l’affrontement d’usure dans les bocages normands

                                        


 jusqu’à la libération de Paris.

Ses écrits publiés dans 300 quotidiens américains parlaient d’eux-mêmes. Et il obtiendra le prix Pulitzer. Que ce fût dans la boue, dans les tentes ou sous les « orages d’acier », Pyle racontait tout simplement aux lecteurs/lectrices, la vie des « boys » au front. Si le style est journalistique, avec vérifications des faits, chaque papier se lit comme un roman

« C’était sans doute que certains soirs, l’air devenait lourd et malaisé à respirer. Il y avait, dans nos esprits, une contagion de terreur. Nous étions redevenus des petits enfants, perdus dans les ténèbres ».

Un romantisme guerrier, peut-être, mais rarement allez vous éprouver la guerre de l’intérieur comme le décrivait Pyle. D’une infanterie à l’autre, sans oublier tous les corps de métier, son passage chez les démineurs, puis hôpitaux de campagne sont hallucinant de frayeur, il raconte cette guerre vécue par des gamins de 20 ans qui n’avaient pour la plupart, jamais quitté leur contrée.

Un document exceptionnel tout comme Le grand cirque de Pierre Clostermann. 

                                         


Bien conscient de tous ces jeunes qu’il a vu tomber au combat, le journaliste prophétise : « J’espère que dans la victoire nous serons plus reconnaissants que fiers. J’espère que nous pourrons nous réjouir de notre succès, mais humblement. Les morts nous interdiraient toute arrogance »

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