Un père et un fils

 

                                                      

Le jour des corneilles

De Jean-François Beauchemin

Québec-Amérique

212 p

Voici un livre qui va vous remuer, même si c’est une republication. Depuis Le jour des corneilles édité en 2013 et qui remporta le prix France-Québec ainsi que le prix de la Francophonie, l’auteur Jean-François Beauchemin a fait beaucoup de chemin. Avec : Le roitelet publié en 2012, il accrocha le prix des libraires Folio Télérama. Observateur des petites choses de la vie et du temps qui passe, souvent lucide ainsi que ludique, Jean-François Beauchemin, a du Pagnol dans le sang, qu’il adapte habilement dans sa terre natale qu’est le Québec d’ici et d’autrefois.

Le jour des corneilles écrit dans une langue qui oscille entre celle de François Rabelais et un coin de pays disparu met en scène le Père Courge, un homme violent en proie à des démons intérieurs et son valeureux fils subissant son courroux, qui dialogue avec les défunts. Un drame passionnel tout comme familial dû la l’isolement, à des villageois qui s’interdisent de comprendre, le refus de la modernité par ce duo presque infernal, ainsi qu’une sombre histoire de mariage et d’union qui tourna bien mal.

J’ai songé à ce pauvre Hugolin (Jean de Florette) qui se mourrait de désir pour la sauvageonne, tout comme le fils Courge dont l’élue de son coeur qu’il entrevoit de loin décédera. Et quand le père Courge devra se faire soigner, le clivage sera d’autant plus dur entre le monde dit civilisé et cette réclusion dont le fils Courge essaiera de s’extraire.

Un ovni littéraire qui n’a rien perdu de sa force, sur l’amour filial parfois absolu. C’est bouleversant.