Direct mortel

                                                                  

Prime Time

par Maxim Chattam

Albin Michel

560 p

Avec l’écrivain de fiction Maxim Chattam, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Bien que la trilogie du Mal m’ait laissé sur ma faim, je continue de suivre Stephen King, qui se classe en tête des ventes de romans. Avec Prime time comme vous l’aurez deviné, il est question de télé et surtout de l’audimat à outrance. Nous sommes loin de la télévision conventionnelle, mais bien de ces chaînes 24 heures qui veulent et doivent attirer le chaland à tout prix, peu importe la véracité de l’information.

Paul Daki-Ferrand, homme du monde soucieux de son image, est le présentateur vedette de la chaîne Mediaplex, la plus suivie de l’hexagone. Une redoutable dirigeante, surnommée « la Dame de Glace », se tient à la tête de l’entreprise. Elle ne recule devant rien, jusqu’au jour où le plateau de tournage devient le théâtre d’une prise d’otages. Kranos, homme masqué à la carrure imposante, demande 50 millions d’euros, tout en dénonçant les tares de notre système actuel : la soif de pouvoir, l’information au service des pouvoirs en place. À partir de ces revendications connues, Chattam va construire une intrigue captivante, parfois un peu longue, mais qui offre un véritable frisson dans tous les sens du terme.

L’interlocutrice de Kranos sera Charlène, assistante du téléjournal qui va devenir héroïne, malgré elle. À ses cotés, Yanis, le négociateur du GIGN qui devra parlementer et s’assure que la famille du chef d’antenne ne perde pas la vie, puisque prise en otage. Plus le roman avance et plus nous découvrirons l’envers du décor, si l’on peut s’exprimer ainsi. Le bel âtre du 20 h sera dénoncé sur les réseaux sociaux (le miroir d’un présentateur déchu). Les négociations deviendront de plus en plus difficiles jusqu’à l’apothéose finale, qui marquera un revirement de situation. De la lutte pour le pouvoir au savoir omniprésent de la nouvelle, en passant par les intrigues politiques d’une prise d’otages, l’auteur a touché juste. Mais soyez patient !