Harlem de jour, Harlem de nuit

 

                                                         


La règle du crime

de Colson Whitehead

Albin Michel

450 p

En 2017, ce jeune auteur remporte le prix Pulitzer pour Undeground Railroad (la fuite des esclaves du sud vers le Nord). En 2020, il est à nouveau couronné, mais dans un genre complètement différent : The Nickel Boys. Il s’agit d’une école de redressement en Floride qui conduira à une enquête nationale. Parallèlement, Colson Whitehead travaillait sur un cycle autour de Harlem, rendant hommage au prince de la littérature, Chester Himes, et à ses héros : Ed Cercueil et Fossoyeur.


                           


La règle du crime est le deuxième volet de cette trilogie que j’attendais avec impatience. Elle a débuté avec Harlem Shuffle

                                         


Nous sommes en 1971, et la fracture sociale ne cesse de s’accentuer. Le taux de criminalité atteint des records, la police de New York est submergée par les trafics d’armes, sans compter les affaires de corruption, comme on peut le voir dans le film Serpico

                                      


De plus, l’armée de libération noire ajoute à la tension. Dans ce brouhaha ou l’ancien va inévitablement faire place au nouveau (mais lequel), Ray Carney notre héros, petit trafiquant à ses heures, a décidé de se retirer « des voitures ». Le droit chemin vaut mieux que quelques années de prison, ou pire, l’extorsion par des policiers pas (très) catholiques.

Sa fille, une admiratrice des Jackson Five,

               


 lui réclame des billets, mais comment en obtenir lorsqu’il n’y en a plus ?

Il va donc collaborer avec Munson, un ancien contact, un policier véreux, adepte de la manière forte. Ce dernier veut régler une ultime casse avant d’embrasser sa retraite.

                                              


Arpentant les rues, se frottant à tous les pégreux et preneurs de paris inimaginables, Cagney devra jouer la partie fine pour ne pas y laisser sa santé et sa vie, pendant que nous y sommes.

                                         


Truculente ; La règle du crime est admirablement bien renseignée. Elle se lit comme un polar, mais aussi comme une étude sociologique, avec une imposante bande sonore en arrière-plan. Vous y croiserez des personnages hauts en couleur, dont un producteur de films désirant percer dans la foulée de « la Blaxploitation »

                                   


Bref, du bonheur à chaque page. Soyez patients et appréciez le style. Une fois la lecture terminée, procurez-vous un Chester Himes : votre hiver sera bien rempli.

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