Un petit coin de pays, le ballon ovale et la vie qui passe

 

                                                                  


Les vents ovales Tome 1

Aude Mermillod

Jean-Louis Tripp

Horne

Aire Libre

136 p

Les vents Ovales

Tome 2

Aude Mermillod

Jean-Louis Tripp

Horme

Aire Libre

136 p

Noël approche à grands pas, tout comme le Nouvel An et ses étrennes. Pour cette semaine, nous allons commenter des livres ou des bandes dessinées qui ont été pour nous une source de bonheur. Ce qui veut dire au-dessus de la pile du tout-venant (clin d’oeil aux Tontons flingueurs et maître Folace).

                                    


Lorsque nous avons appris que le dessinateur Jean-Louis Tripp allait reprendre le thème de la saga qui l’avait rendu célèbre grâce à la série culte Le Magasin général,

                           



qu’il a créée en collaboration avec son acolyte Régis Loisel, notre choix s’est naturellement porté sur Les Vents Ovales.

                                           


Effectivement, le rugby est au cœur de cette rencontre amicale entre les villages de Larroque et Castelneau. Cependant, un curé qui croit fermement au potentiel de ses paroissiens, qui sont loin de posséder le génie des frères Spanghero.

                                    


                                                

De plus, ce doublé, qui s’achèvera avec mai 1968, constitue une partie importante du XXe siècle, illustrée dans chacun des chapitres par des cases noires représentant divers évènements majeurs : la guerre du Viêt-nam, l’arrivée au pouvoir du général de Gaulle, le retour de René Lévesque, et la fondation du RIN, etc.

                                       


 Sans pour autant entrer dans une période d’ébullition, la France, comme plusieurs autres pays, sortait de l’après-guerre. Les clivages politiques émergent nettement parmi les communistes, les nationalistes, les ex-résistants, les sociaux-démocrates, et même chez cette nouvelle génération désireuse d’élargir ses perspectives. Cependant, dans le Sud-Ouest, une douce opposition se dessine, où le rugby et la gastronomie règnent en maîtres, favorisant l’entente et la bonne chère surtout.

                                    


Le duo Tripp/Mermillod, porté par les dessins vraiment enthousiasmants de Horme, se présente comme une épopée familiale. On y suit Yveline, fraîchement diplômée du bac et partant pour Paris, Monique, qui rêve de devenir professeure de sport, et les garçons qui devront malheureusement s’engager dans l’armée. Les Trente Glorieuses se profilent ainsi, avec des obstacles sur le chemin pour certains esprits étroits. La contraception contribua à l’émancipation, tout comme le désir d’un monde meilleur qui passera par des revendications. Dont les plus anciens ne virent pas l’utilité, après avoir connu les affres de la Seconde Guerre mondiale.

                                              


Tous les personnages sont touchants et le scénario est bien écrit, loin de toute idée de passéisme. Ce miroir reflète l’époque agitée, même dans un petit village éloigné du tumulte parisien.

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