Le gain et le vice
Sadorski chez le docteur Satan
par romain Slocombe
Robert Laffont
la bête noire
504 p
Ce fut, en quelque sorte, la surprise de la fin d’année 2024. Je pensais que l’ignoble Sadorski avait disparu, mais il faut croire que les salauds finissent toujours par s’en tirer. Pour ceux et celles qui n’auraient pas encore lu cette saga historique, je vous suggère de croire votre blogueur. L’auteur, Romain Slocombe, s’appuie sur une documentation solide, ainsi que multiple. « Un antihéros comme un anti-Maigret » a été extrait des fosses à purin de la Collaboration. Connu sous le nom de Louis Sadosky (1899-1967), cet individu maléfique, qui a été condamné à 15 ans de prison pour crime, puis gracié en 1952, était un inspecteur des brigades spéciales. Son travail consistait à traquer sans relâche les communistes, les résistants, les Juifs et tous ceux que Pétain qualifiait d’« ennemis de la patrie ». Sa motivation n’était pas idéologique, mais plutôt liée à son désir d’être bien perçu.
Romain Slocombe prend donc l’histoire à rebrousse-poil, nous faisant revivre cette époque sinistre à travers Louis Sadorski, avec un r en plus.
En octobre 1944, tout n’est pas encore joué, mais les collaborateurs savent que leurs jours sont comptés. Entre les comités d’épuration, Les Forces françaises de l’Intérieur ainsi que le grand coup de balai au sein de la police , la peau de Sadorski sera au plus offrant. Mais dans le domaine des affaires judiciaires, une retient l’attention : celle du tueur en série Marcel Petiot, qui fit disparaître un nombre incalculable de personnes dans son cabinet des horreurs.
Après avoir été abandonné pour mort par des Français pronazis, le déchu Sadorski retrouve un ancien collègue devenu un policier irréprochable. Bien que l’histoire puisse sembler invraisemblable, ce lien ténu permet à ce personnage détestable de trouver une issue. Pendant son séjour à la prison de Fresnes en 1943, il a côtoyé le sinistre docteur Petiot. La police étant déterminée à lui mettre les menottes, ces informations cruciales permettront à Sadorski de réintégrer en partie le 36 quai des Orfèvres.
En alternant des événements historiques et de la fiction, Romain Slocombe entraîne son lecteur ou sa lectrice dans une traque particulièrement diabolique. En retrouvant ses mauvaises habitudes, ainsi que ses anciens contacts, Sadorski veut mettre la main sur le « trésor » du docteur Petiot. Plus de 30 millions qui lui permettront de prendre la fille de l’air. Le récit est haletant et terrifiant, soutenu par des dialogues percutants. Encore une fois, Romain Slocombe a su se surpasser.
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