Good Night and Good Luck

 

                                                        


Dictionnaire amoureux du journalisme

de Serge July

Plon

905 p

« Bonne nuit , bonne chance », c’était la formule d’Ed Murrow avec laquelle il refermait chacune de ses émissions ». 

                                             


Avec les événements actuels, cette phrase me revient constamment et je me dis que nous aurions bien besoin d’un journaliste ou d’un présentateur de sa trempe pour combattre les mensonges de l’agité du bocal. Ed Murrow, que George Clooney a salué en 2006, a combattu le maccarthysme en analysant les discours trompeurs tout en offrant une tribune aux personnes touchées. 

                                   


Cette période sombre de la politique américaine, où certains croyaient que la cinquième colonne avait infiltré l’administration, la littérature et les arts, a détruit des vies et des carrières .Et, comme le dira si bien Morrow, une fois de plus : « accuser n’est pas prouver ».

Pourquoi mentionner une fois de plus cette figure emblématique du journalisme ? Tout simplement parce qu’un vrai précurseur dans ce domaine, Serge July, a récemment publié un « Dictionnaire amoureux du journalisme ». À l’origine publié en 2015, il est probable que des révisions y ont été apportées. Il est toutefois important de noter que, malgré leur partialité souvent évidente, ces ouvrages constituent sans aucun doute une source précieuse de connaissances. Au fil de chapitres, parfois avec une pointe d’amertume, l’auteur évoque les grandes figures de la profession. Il faut à tout prix relire leurs textes. On pense notamment à Albert Londres

                         


, qui « porta le fer dans la plaie » avec ses écrits sur les bagnes, la terrible condition des ouvriers africains qui coupent le bois dans les colonies françaises. Il est difficile de ne pas se remémorer Joseph Kessel (traite des esclaves, guerre d’Irlande, naissance de l’État israélien, récits sur la résistance),

                                        


 ni Hersh Seymour (révélateurs du massacre de My Lai au Vietnam en 1968) 

                                 


et Robert Capa (guerre d’Espagne, débarquement)

                     



auquel nous ne pouvons pas omettre celui de Gerda Taro, sa muse, tragiquement disparue.

                                


Le journalisme est une créature tentaculaire qui se nourrit autant des faits divers que des enquêtes, des infiltrations et des rumeurs. Serge July pointe le danger des réseaux sociaux, qui font que l’information doit sortir le plus rapidement possible, au détriment du quotidien, qu’il soit papier ou web. Comme une puissante voiture de course qui aurait raté sa sortie des puits !

Cet hommage met en lumière les différents aspects du métier et nous incite à réfléchir sur l’avenir des médias, surtout à une époque où la désinformation s’oppose à la vérité.

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