Plus qu’un roman policier

 

                                               


Godasse

Le vrai visage d’un tueur des Hells

par Jean-Louis Fortin

et Eric Thibault

Les éditions du Journal

Le bureau d’enquête

448 p


en librairie le 25 février 

Vous rêvez d’écrire un roman policier, de percer les mystères du crime organisé ou encore de connaître les secrets de la plus célèbre bande de motards, les Hells Angels ? Ce livre est fait pour vous ! En ouvrant cette enquête, qui a certainement demandé plusieurs années de travail à ses auteurs/journalistes, je m’attendais à quelque chose de spectaculaire, de « rabâché » », mais pas du tout. À la manière de Frédéric Potecher, expert des affaires criminelles de son époque et des comptes-rendus légendaires de Marc Theolleyre (journaliste au Journal Le Monde) , le duo Jean-Louis Fortin/Éric Thibault nous plonge au cœur de la guerre des motards

                               


 qui fit plus de deux cents morts au tournant du millénaire, dont le jeune Daniel Desrochers (11 ans), tué par des éclats d’obus suite à l’explosion d’une voiture, ou le journaliste Michel Auger,

                            


 atteint de cinq balles dans le stationnement du Journal de Montréal. Et qui s’en est miraculeusement sorti.

Si Al Capone est « tombé » pour fraudes fiscales, les policiers de l’escouade Carcajou se demandaient bien comment envoyer en prison Maurice « Mom » Boucher, le puissant chef des motards qui commandita l’assassinat de deux gardiens de prison et de bien d’autres, hélas.


                   


Au cœur de cette entreprise se trouvaient des hommes de main comme Stéphane « Godasse » Gagné, un tueur à gages méthodique qui allait changer de camp et devenir un informateur. Profondément impliqué dans les coulisses de l’organisation et dans toutes les décisions, il a participé à plusieurs meurtres, et son témoignage s’avérera crucial.

Plutôt que de nous raconter les faits et de centrer leur travail sur le personnage, les deux auteurs nous font revivre ces années de plomb à l’intérieur des murs de la prison, lors des interrogatoires (quelle matière !), mais aussi au cours des deux procès qui opposèrent l’éloquent avocat Jacques Larochelle et la tenace France Charbonneau.

Remarquable de bout en bout, malgré les atrocités qu’il met en lumière. Il constitue une pièce maîtresse de notre histoire du crime et des annales judiciaires du Québec.

Il est également recommandé de regarder la série « L’Appel », qui retrace cette période troublée.




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