Apaiser les souffrances
Là où fleurissent les cendres
De Nguyen Phan Qué Mai
Point Seuil
444 p
Il y a cinquante ans, le 30 avril 1975, la guerre du Vietnam se terminait dans le chaos et la souffrance.
Ce conflit dévastateur opposait la redoutable machine militaire américaine aux combattants vietnamiens du Nord, appuyés par la Chine et l’URSS. Ne soyons pas aveugles à l’importance de leur contribution. À la suite du départ des Américains, les Khmers rouges s’emparèrent du pouvoir, déclenchant une série de violences et l’ouverture de centres de rééducation, certains ressemblant à des camps de concentration.
L’auteure Nguyen Phan Québec Mai, que je découvre avec plaisir, tire de ces histoires d’amour entre de jeunes Vietnamiens et Vietnamiens et des soldats américains un roman historique remarquable, touchant, où les voix s’entremêlent et où les espoirs se déçoivent ou se retrouvent. Entre l’année 1969 et aujourd’hui, les destins vont se croiser.
Pour nourrir sa famille, écrasée par les raids aériens et l’oppression imminente, la jeune Trang s’installe à Saïgon, sur les recommandations d’une amie prospère. Ce mirage s’avérera coûteux, car le bar Hollywood est un « boxon » presque à ciel ouvert pour les soldats américains qui s’enivreront avec leur solde. Boire du thé avec des Gi se révélera une expérience traumatisante qui entrera en collision avec le présent.
Dans le passé, Phong, dont le père est américain et la mère vietnamienne, a tenté désespérément d’obtenir un visa pour faire sortir sa petite famille de son pays. Pendant ce temps, Dan, un vétéran revenu au pays après plus de 40 ans, se demandait ce que devenait Kim, une jeune femme qui avait porté son enfant non désiré.
À Saïgon, ville qui a changé, mais qui est encore hantée par les démons de cette guerre dévastatrice, nous comprendrons pourquoi Phong n’a jamais eu une vie facile. Il n’était pas assez vietnamien, ni assez américain. Quant à Dan, ancien GI, il ressent profondément le regret d’avoir vu une portion de son existence disparaître lors du combat.
C’est un hommage au Vietnam, à sa résilience, ainsi qu’à ses rêves presque abandonnés.
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