Un procès fascinant

 

                                                       


Le procès Mein Kampf

Quand Hitler interdisait Mein Kampf

Le procès Mein Kampf

Par Harold Cobert

Les escales

322 p

Nous sommes profondément captivés par l’histoire et nous en apprenons tous les jours. Ce n’est pas seulement à cause des erreurs commises par l’administration américaine, qui veut tout réinventer ou redonner à l’Amérique sa grandeur passée. En cette année 1934, cinq ans avant l’invasion de la Pologne, un procès retentissant opposa Hitler à un petit éditeur français qui venait de traduire Mein Kampf. Ce manifeste, somme toute assez médiocre, rencontra une très large audience et fut traduit presque partout en Europe, sauf en France. Un mystère politique et stratégique qui va opposer des factions, tout en les liant par des idées contradictoires.

Avant d’aborder ce roman historique, il est important de mentionner une France en proie à des convulsions politiques violentes, soutenues par une presse bruyante. Le chancelier Hitler fascine, sans révéler ses sinistres intentions. Avant qu’il ne devienne ministre d’un régime français collaborationniste, Fernand de Brinon (1887-1945), exécuté au fort de Montrouge, effectue un voyage express le 22 novembre 1933. Il narre dans des termes très positifs sa rencontre, dont le titre principal du journal Le Matin est « Déclarations ensorcelantes ». On peut donc affirmer sans se tromper que cette rencontre marque le début d’une collaboration à venir, qui sera synonyme de disgrâce pour toute la nation française.

Tel un détective, l’écrivain Harold Cobert suit les indices et met en évidence les personnages clés qui, chacun à sa manière, bouleversent l’hémicycle. De plus, il présente des preuves pour raconter l’antisémitisme rampant, certains officiers supérieurs qui cherchent à deviner les plans d’Hitler, ainsi que les militants de la cause juive qui se préparent au pire, mais sans trop appréhender la situation.

                          


Pour comprendre l’homme, il faut analyser son ouvrage principal, « Mein Kampf », qu’il a écrit pendant ses années passées en prison. Cependant, la chancellerie hitlérienne s’y oppose vigoureusement, malgré les tentatives d’intervention favorables de certains journaux.

Ce chassé-croisé d’une époque est un formidable matériau où vous allez découvrir la figure très importante d’un brillant avocat et jeune avocat, Philippe Lamour (1903-1992), qui croisera le fer devant les tribunaux pour la liberté d’expression. Il soupçonne qu’il faut publier Mein Kampf parce que tout ce qui se prépare est entre les lignes.

C’est une plongée remarquable dans les ténèbres. C’est un remarquable roman qui nous informe des dangers d’un monde qui s’embrasera. C’est aussi un pamphlet qui alimente encore l’antisémitisme.

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