Une bien mauvaise idée

                                                                           


Les trafiquants d’armes

De Eric Ambler

Ed de l’Olivier

315 p

Les Éditions de l’Olivier ont entrepris depuis deux ans de donner un second souffle au maître du roman d’espionnage Eric Ambler (1909-1988). Robert Ludlum, John le Carré et Ian Fleming, qui a certainement trouvé une inspiration pour son personnage de James Bond, ont salué l’écrivain. Toute son œuvre est bonne à relire. Contrairement aux romans d’aventures où tout explose, Amble se plonge dans la face sombre de la nature humaine, mettant en lumière sa naïveté et les structures géopolitiques de l’après-guerre. Bien que l’histoire se déroule en 1959 en Malaisie, sortie d’un certain colonialisme, les pouvoirs en place, la corruption et les appétits de conquête n’ont pas changé.

Le romancier a su saisir l’instant crucial où des personnes apparemment sans histoire se lancent dans un jeu dangereux pour passer le temps ou pour prouver quelque chose à elles-mêmes.

Lors d’un voyage en Malaisie, le couple Nilsen, qui évite les endroits miteux, a commencé à faire de la contrebande d’armes. C’était pour le goût du risque, mais aussi par conviction idéologique, puisqu’ils étaient férocement anticommunistes. Ce couple, pourtant gentil et naïf, a vite compris que côtoyer des requins du trafic d’armes et des aventuriers sans scrupules comportait plus de risques que de bénéfices. Les « requins », toujours habillés en smoking blanc, peuvent distinguer les pigeons, même dans la nature. Dans ces circonstances, où la violence prime, la morale disparaît.

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