Les gorilles de Pépère

 

                                                                   


 

Les gorilles du général

Julien Telo ( Dessins)

Xavier Dorison( Scénario)

Casterman

88 p

Et ce fut toute une surprise, dirons-nous, estivale. Malheureusement, nous ne pouvions compter sur Gallimard Montréal, distributeur de Casterman, pour assurer la promotion du livre, ce qui fut bien regrettable. Heureusement, mon ami Robert Laplante m’a informé. De nos jours, les dirigeants politiques sont entourés d’une multitude d’agents vêtus de noir, équipés de lunettes Ray-ban et d’écouteurs. Il fut une autre époque où le général de Gaulle, surnommé « Pepère » par ses gardes du corps n’avait que quatre agents autour de lui, soudés , prêts à donner leur vie comme vous pourrez le constater dans le fascinant documentaire,



qui rappellent l’époque des Tontons flingueurs, Lino Ventura en tête.

                      



Dans son récit captivant, Julien Telo, sans avoir vécu cette période, ni même le scénariste, Xavier Dorison, plonge le lecteur dans une atmosphère en noir et blanc. Cette œuvre est véritablement remarquable. Croyez-moi, c’est un véritable chef-d’œuvre !

                                       


La reconstitution des décors, des personnages, comme l’intrigant Chanoine (Jacques Foccart), et, bien entendu, du Grand Chancelier est remarquable. Julien Telo a bien appris de Jacques Tardi, tout comme les bédéistes dont les traits sont fins. Xavier Dorrison, qui a adapté le scénario, nous plonge directement dans l’action, nous faisant vivre de l’intérieur l’expédition de ces quatre hommes venus de milieux différents (un boxeur, un Kabyle, un tireur d’élite et un chef de section, un Corse !).

                                         


L’histoire débute après la prise du pouvoir par le Grand Charles. Les noms des gorilles ont légèrement changé : Paul Comiti, Henri Djouder, Raymond Sassia et Roger Tessier.

                                    


Ces amis dévoués consacraient leur existence à assurer la sécurité du chef de l’État, car il y a eu plus de 30 tentatives d’assassinat contre lui. C’est comme dans un film : vous vous retrouvez au Brésil, en Union soviétique et au Québec, lors de la fameuse phrase « Vive le Québec libre ! »

                        


et vous découvrez comment le général a réussi à s’emparer du micro à l’hôtel de ville. Enfin, on revient sur les routes de campagne dans les provinces que le connétable affectionnait particulièrement. Le président, très attaché à ceux qui l’avaient élu, parcourait la France, parfois au péril de sa vie, lorsque la question algérienne devint une préoccupation nationale.

                                   


Un immense coup de coeur pour ces hommes dévoués, un peu de nostalgie et beaucoup de respect pour ceux qui ont connu la guerre ou la résistance et ont accompli leur devoir avec passion. Un hommage aussi  grand que la croix de Lorraine.

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