Vaincre la peur sans gloire

 

                                            


Les amants de la France libre

par Jean-Yves Pitoun

Albin Michel

496 p

Je pense que le titre aurait dû être « Le courage des femmes ». Combien de livres ont-ils été écrits sur la résistance pendant la période 1940-1944 ? Il en faudrait au moins trois étagères pour les contenir. On y retrouverait des récits sur la création des réseaux, sur les traîtres, sur les femmes et les hommes qui ont trahi la France en s’engageant auprès des Allemands, ainsi que sur le rôle ignoble joué par la Gestapo.

Jean-Yves Pitoun raconte l’histoire de son père Robert, jeune Kabyle qui a quitté son pays pour rejoindre Mike, pilote américain engagé dès les premiers dans la RAF (Squadron Eagle), avant de rejoindre la résistance en tant que liaison pour l’OSS (prédécesseur de la CIA). Jeanine, une figure marquante de cette grande histoire, organisa une filière d’évasion pour les pilotes abattus au péril de sa vie.

Ce livre historique met en lumière des vérités troublantes. En effet, l’auteur s’est inspiré des souvenirs de son père, qui fut effectivement un compagnon de route de Mike et de Jeanine.

C’est un roman historique sur les femmes, qui ont été courageuses et inventives. Plus d’un millier d’entre elles y ont perdu la vie dans les camps de concentration ou dans les geôles où elles étaient torturées. Que dire des miliciennes françaises qui prenaient un malin plaisir à faire souffrir leurs compatriotes ? Certaines scènes sont presque insoutenables, mais elles décrivent la vérité crue.


                          


De Londres à la région basque espagnole et de l’Espagne à l’Algérie, des réseaux clandestins, malgré les contraintes de ressources, procuraient à de nombreuses personnes de faux papiers ou des refuges sûrs chez des particuliers. Ce récit poignant met en évidence les symboles de l’amitié, du courage et de la bravoure, ainsi que la mort, souvent anonyme, dans de nombreux cas.

Confiez ce roman à vos amies et amis qui s’intéressent à l’histoire, ainsi qu’aux jeunes filles et garçons, afin qu’ils comprennent un peu mieux le sens de l’honneur, sans nécessairement viser la gloire.

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