Le froid et l’enfer

                                                


Frank Thilliez

Norferville

Fleuve noir

450 p

Baie-Comeau, Chutes aux outardes, Sept-Îles et le grand Nord-du-Québec, tout cela évoque pour le citoyen québécois des lieux connus. Mais pour le lecteur européen, préparez-vous à un long voyage mouvementé, souvent cruel, avec en toile de fond, la dure réalité des peuples autochtones ainsi que celle de ces jeunes femmes qui deviennent des proies. Dans le carré d’as des auteurs de romans policiers, Franck Thilliez en connaît un rayon, surtout avec la série Sharko où série télévisée Alex Hugo.

Avec Norferville, le changement de contrée est patent puisque le romancier en bon détective a fait ses devoirs et nous présumons par grand froid. Du square Cabot à Montréal, lieu de rencontre des itinérants autochtones à Norferville situé dans le Grand Nord, quel est le lien ?

Détective/ criminologue à Lyon, Teddy Schaffran qui a des rapports tendus avec sa fille vient d’apprendre que son cadavre a été découvert dans une ville minière, à plus de 7000 kilomètres. Assassinée et mutilée, son corps est presque transformé, mais dans ce coin de pays malheureusement, elle n’est pas la première.

Sur place, vous allez faire connaissance avec Léonie Rock, une policière métisse qui se demande bien pourquoi elle doit retourner sur ces lieux, ou  vingt ans auparavant, trois inconnus à la sortie d’un bar,  l’ont violée.

Et Thilliez plonge !

Des bons, et des méchants certes, mais pus encore, la détresse humaine. Dans ce coin de pays « oublié » ou tout manque et le seul employeur, la mine, peut à n’importe quel instant faire basculer les indices économiques, tout un chacun se tient coït. Des policiers, il y a, de vieux briscards aux méthodes parfois douteuses, qui sont revenues de tout et qui possèdent très bien la réalité autochtone souvent miséreuse. Au fil de sa quête, Teddy Schaffran va comprendre comment fonctionnent les codes généralement non établis, il apprend aussi que sa fille travaillait avec et pour un réseau de jeunes filles en perdition, dont plusieurs trépassèrent bien avant la sienne. Léonie Rock, devenue pour le temps de cette enquête la grande patronne, va devoir revivre certains éléments de son passé qu’elle avait enfoui. Un huis clos étouffant, brillant sur une réalité que bien des gens préfèrent occulter. L’intrigue est presque diabolique, faisant appel parfois au surnaturel (Le Windigo), mais est-ce vraiment lui ?

Un roman policier humain.

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